Les paroles de Trump avant les actes

2
23 May 2005 - New York - Donald Trump at a press conference announcing the launch of Trump University a business education company that will provide learning programs for professionals. The press conference was held at the Trump Bar & Grill, Trump Tower. , ROBERT ELISABETH/SIPA

Le futur président des Etats-Unis a multiplié les effets d’annonce ces derniers jours. Mais résisteront-ils après quelques mois au pouvoir ?

Donald Trump n’a pas son pareil pour faire son propre service après-vente. « Vous avez vu ce qu’il se passe depuis deux semaines, et, en plus, on n’est même pas encore en poste ! », a lancé, mardi 6 décembre, le président devant ses partisans en Caroline du Nord, nouvelle étape de sa tournée de remerciements pour son élection.

La semaine dernière, on a vu effectivement Carrier, un fabricant de climatiseurs, se faire tancer pour avoir tenté de délocaliser sa production au Mexique avant d’être ramené dans le droit chemin grâce à une pluie d’argent public.

On a vu également mardi matin le Tweet de M. Trump intimant l’ordre à Boeing d’annuler la commande de nouveaux avions présidentiels, parce qu’ils étaient trop chers. Le même jour, le patron du japonais SoftBank est sorti de la Trump Tower en agitant un bout de papier présenté comme une déclaration d’intention d’investir aux Etats-Unis 50 milliards de dollars en quatre ans, susceptibles de générer 50 000 emplois.

La présidence Trump s’annonce à l’image de sa campagne : formatée comme une émission de télé-réalité. Mais, comme le dit le milliardaire, son administration n’est pas encore aux manettes. Dès lors ne faut-il pas prendre ces trois épisodes pour ce qu’ils sont : des effets d’annonce ?

Prenez Carrier, où les 7 millions de subventions versées par l’Indiana devraient permettre de préserver 800 emplois. Mais le retour sur investissement de ces 8 500 dollars par poste payés par le contribuable ne s’annonce-t-il pas aléatoire ? Greg Hayes, le PDG d’United Technologies, maison mère de Carrier, a donné, le 5 décembre, un premier élément de réponse. « Nous allons faire un investissement dans cette usine pour l’automatiser afin de baisser les coûts et rester compétitifs. » En clair, la poignée de jobs à peine sauvés de la mondialisation ne risque-t-elle pas de faire rapidement les frais de la course à la productivité ?

« Tour de passe-passe »

Concernant Boeing, M. Trump s’est fait le garant des deniers publics à bon compte en accusant le groupe d’un « tour de passe-passe », évalué par ses soins à 4 milliards, sans qu’on sache d’où ce chiffre sortait. Le groupe a indiqué être « actuellement sous contrat pour un montant de 170 millions » afin de « déterminer ce que ces avions, extrêmement complexes (…), sont capables de faire ».

L’annonce de SoftBank est, elle aussi, à prendre avec des pincettes. L’argent provient d’un fonds de 100 milliards coalimenté par l’Arabie saoudite pour investir dans des start-up. Que 50 % soient destinés aux Etats-Unis n’a rien de révolutionnaire : c’est la proportion que consacre l’ensemble du secteur du capital-risque à ce pays, selon Ernst & Young. Quant aux 50 000 emplois, s’agit-il de créations ou des effectifs totaux concernés par ces investissements ? Mystère. Bref, on a vu, mais on y verra certainement plus clair après quelques mois de pouvoir.

LE MONDE ECONOMIE | 08.12.2016 à 11h35
 Par Stéphane Lauer (New York, correspondant)

Commentaires via Facebook :

2 COMMENTAIRES

  1. Il faut faire attention quand on a un cas psychiatrique comme president. Le mec se comporte comme un petit blacoro de 6 ans. Sa gueule est trop en avance sur sa matiere grise. Il faut un minimum d’humilite et de sagesse pour diriger une nation. C’est un peut plus que du “Reality TV Show” la gouvernance d’une nation.
    Une population tres mal informee comme aux USA ou le fric est roi est surement en danger de choisir le pire des pires pour defendre ses interets. On verra bien si la presidence de “Donny tiny hands Trump” beneficiera le middle class. J’en doute fort. Esperons qu’il ne va pas plonger le monde dans une guerre mondiale. Mogo te fato ka ko ke cogo don!!!

  2. Ce que Trump dit peut s’appliquer ds tous les pays .Comment voulez vous regler les problemes dans vos pays cause au premier lieu par des meme politiciens au pouvoir depuis plus de 30 ans.Les politiciens parlent et promettent la terre et la lune mais au pouvoir rien ne change.Ils cultivent le vote de leur citoyen et apres tournent le dos.
    POUR changer le systeme il faut quelqu’un de dehors que les journalistes vont toujours appeles INNEXPERIMENTE.
    Mais comment peut avoir autant d’experience et aller vouloir changer des regimes qui respectaient la laicete?
    comment peut on depenser une somme pareil ds un avion ? au moins Trump sera la pour renegocier le prix et bien d’autre choses encore

Comments are closed.