Parité genre : La place des femmes dans la société ivoirienne

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Abdoulaye Alassane TRAORE: Doctorant en Sociologie

Cet article analyse la place des femmes dans la vie politique et économique ivoirienne ainsi que les perspectives pour les prochaines années. Un panorama des inégalités socio-économiques de genre dans le pays : des avancées certes, mais pas uniquement. Alassane Ouattara avait promis une proposition d‘un projet de loi tendant vers la parité systématique Homme/Femme dans la vie politique et aux postes à responsabilité dans les administrations.

Selon l’Institut National de la Statistique (INS), les perspectives démographiques de la Côte d’Ivoire de 1998 à 2018 estiment que la population se compose à 51% d’hommes et 49% de femmes. Par ailleurs, l’économie ivoirienne est essentiellement basée sur l’agriculture. Cette dernière occupe 65,8% de la population active et 67% de la main d’œuvre féminine y travaille, notamment dans l’agriculture de subsistance. 60 à 80% de la production alimentaire est assurée par des femmes. Les femmes pratiquent aussi des activités telles que la pisciculture, l’élevage de bovins, d’ovins, de volailles et de porcins. Le secteur tertiaire (commerce, services, administration) occupe 41 % d’hommes et 59 % de femmes mais généralement dans l’informel. Cependant, les femmes ne bénéficient ni du fruit de leur travail (production, transport, distribution), ni même du pouvoir de contrôle et de gestion qui devrait leur revenir. Le taux de pauvreté en Côte d’Ivoire est passé de 38,4% en 2002 à 48,9% en 2008, soit une augmentation de 10 points en six années de crise, avec des pointes au Nord, à l’Ouest et au Centre-Ouest. Le revenu moyen des femmes en Côte d’Ivoire est inférieur de 59% à celui des hommes.

Les pesanteurs ethnoculturelles qui transparaissent dans les pratiques coutumières, le rôle des religions, le non-respect des avancées déjà obtenues aux niveaux juridique et institutionnel, l’analphabétisme, le manque d’informations sur les opportunités économiques et d’accès au crédit, les violences faites aux femmes et les mutilations génitales sont autant de barrières à une pleine émancipation politique et économique des femmes ivoiriennes, notamment en milieu rural et périurbain. Les violences sexuelles et physiques se sont accrues avec la crise ; les taux de femmes victimes les plus élevés sont observés à Man (41 %), Duékoué (35 %) et Korhogo (26 %). Par ailleurs, les mutilations génitales féminines sont plus fréquentes dans les parties centres et nord du pays (à partir de Bouaké jusqu’à Korhogo et au-delà). En pays sénoufo (Korhogo) et Akan (Bouaké), les femmes n’héritent pas de la terre pour des raisons socioculturelles, ce qui limite leur capacité de production.

Alors que le pays se relève à peine d’une décennie de crises socio-politiques, les Ivoiriennes restent marginalisées et n’ont souvent pas accès aux services sociaux de base, constate un récent rapport de la Banque mondiale. En milieu rural, 75% des femmes vivent en dessous du seuil de pauvreté.  Et dans le monde de l’entreprise, les Ivoiriennes ne sont guère mieux loties. D’après les chiffres du centre de promotion de l’investissement en Côte d’Ivoire  (CEPICI), entre janvier et mai 2013, sur les 800 entreprises enregistrées au cours de cette période, seules 15% étaient aux mains de femmes. Quant à la scène politique, elle est dominée par les hommes alors même que les femmes constituent plus de la moitié de l’électorat (52%). Sur les 29 ministres siégeant au gouvernement, seulement cinq sont des femmes. À l’Assemblée nationale, seuls 10% des députés sont de sexe féminin.

Comment mettre fin aux pratiques discriminatoires dont sont victimes les femmes en Côte d’Ivoire ? Tel était le thème d’ateliers de consultations récemment organisés par la Banque mondiale à travers le pays. But de cette initiative? Donner la parole aux Ivoiriennes et offrir des solutions concrètes afin de promouvoir l’autonomisation des femmes alors que la Côte d’Ivoire ambitionne de devenir un pays émergent d’ici 2020.

 

Abdoulaye A. Traoré

Doctorant en sociologie

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1 commentaire

  1. Le soleil de Bamako a certainement fait perdre la tete de cet apprenti journaliste suppose sociologue.
    Ouvre ton boda , ado va t c…… je pense que c est mieux, pauvre souffrant

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