Ouverture de la 16e conférence internationale sur le Sida et les IST en Afrique :George W. Bush invite les Etats-Unis à poursuivre leur aide dans la lutte contre le sida et le paludisme en Afrique

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La 16e Conférence internationale sur le Sida et les infections sexuellement transmissibles  a ouvert ses portes, le 4 décembre à  Addis-Abeba,  dans la capitale  éthiopienne avec plus  de 10 000 délégués venant de divers horizons.  A l’ouverture des travaux, l’ancien président américain, Georges W Bush, est monté à la tribune pour inviter les Etats-Unis à poursuivre leur aide dans la lutte contre le Sida et le paludisme. Sur la même lancée, il a invité les Etats africains à assumer leur part de responsabilité dans la lutte contre la pandémie. 

Selon l’ancien président américain George W. Bush, à l’ouverture des travaux de la 16e conférence internationale sur le Sida et les infections sexuellement transmissibles (ICASA) les pays africains doivent  assumer leur part de responsabilité dans la lutte contre le sida, à la suite des progrès enregistrés au cours des dernières années.

Car, selon lui, le financement de la lutte contre le Sida n’est pas l’affaire des seuls pays développés. Le succès du PEPFAR, le programme américain élaboré sous sa présidence, a-t-il relevé, repose sur la part de responsabilité que doivent prendre les dirigeants africains.   " Le monde en développement doit fixer ses priorités, et il n’y a pas de priorité plus importante que celle de sauver une vie humaine " précise le Président Bush. Pour qui il est  nécessaire de mettre l’accent sur les programmes de prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant. C’est une stratégie essentielle pour éviter la contamination mère-enfant. Est-il nécessaire de souligner que le plan présidentiel américain d’urgence de lutte contre le sida a apporté depuis son lancement en 2003 1,4 milliard de dollars à l’Ethiopie.Il a invité  les Etats-Unis à maintenir ses financements en faveur de la santé dans les pays en développement en dépit de la crise économique. Il a rendu hommage à son successeur Barack Obama qui a poursuivi ce programme.

 

Créer des solutions africaines plus efficaces pour venir à bout du fléau

De son côté, Michel Sidibé, directeur exécutif de l’ONUSIDA,a signalé que 30 ans auparavant la communauté internationale disait que c’était impossible de traiter les Africains, qu’ils ne seraient pas capables d’appliquer des programmes de prévention. "  Eh bien ils ont eu tort puisqu’aujourd’hui ce sont plus de 6, 8 millions d’Africains qui sont sous traitement contrairement aux 50 000 personnes il y a 10 ans " a fait remarquer le directeur exécutif de l’ONUSIDA.

Selon lui, il est fondamental de continuer sur cette lancée, de célébrer tous les succès remportés jusqu’à présent et surtout d’apporter une solidarité forte aux 34 millions de personnes vivant avec le VIH et de rendre hommage aux 24 millions d’Africains morts ces 30 dernières années. Il ne faut pas reculer. " Au contraire, on estime que si les gens sont traités plus tôt, on peut réduire de 6 % les nouvelles infections " a-t-il dit. Avant de rappeler la nécessité de coordonner la réponse africaine.

 " il est essentiel également de donner la voix aux sans-voix, de travailler sur des approches novatrices en matière de lutte contre le sida telles que l’utilisation des moyens technologiques modernes pour sauver des vies sans oublier celles des HSH hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes, les travailleuses du sexe, les toxicomanes, les prisonniers. De même, il est urgent de travailler sur les violences faites aux femmes "  a-t-il affirmé.  Par rapport au financement de la lutte contre le sida, l’orateur notera qu’il est primordial que le Fonds mondial continue de soutenir la lutte contre le VIH en Afrique afin de renforcer les acquis pour qu’il n’y ait  pas davantage de décès et de nouvelles infections liés au VIH.

En effet, le Fonds mondial de lutte contre le Sida, le paludisme et la tuberculose, le plus grand bailleur contre ces maladies, a annoncé le mois dernier qu’il n’avait pas réussi à trouver les financements nécessaires pour lancer son prochain cycle de subvention, les donateurs revoyant à la baisse leurs contributions en raison de la crise économique. C’est une mauvaise chose, rétorque  Michel Sidibé.  Cela va créer de graves problèmes en matière de traitement. Il y a encore 9 millions de personnes qui ont besoin de traitement, a-t-il déclaré.

A sa suite  le Premier ministre éthiopien, Meles Zenawi, notera que comme beaucoup d’autres pays africains, l’Ethiopie a progressé  dans le domaine  de l’accès universel à la prévention, au traitement et à la prise en charge. Et les nouvelles infections ont diminué de 25% dans de nombreux pays d’Afrique subsaharienne, dont l’Ethiopie.

Des voix dénoncent l’annulation du 11e round  du Fonds mondial

 Il indiquera que la réponse à l’épidémie ne pourra être concluante tant que les efforts de prévention ne sont pas intensifiés pour ralentir la croissance de la maladie. " Je suis convaincu qu’une prévention efficace est le remède le plus sûr pour arrêter et inverser la propagation du VIH " a précisé l’orateur. Enfin, le Premier ministre éthiopien espère que  l’ICASA 2011 fournira une plateforme unique  pour évaluer les meilleures pratiques et leçons  apprises dans les différents pays africains dans l’optique de créer des solutions africaines plus efficaces pour venir à bout de ce fléau une fois pour toutes. La représentante de la voix de la jeunesse Melao Philippus, une Namibienne  vivant avec le VIH depuis 11 ans, a rappelé les efforts déployés depuis ces 10 dernières années en matière d’accès aux anti-rétroviraux (ARV) notamment. A l’en croire, c’est grâce aux ARV qu’elle a pu  échapper à la mort. Comme la représentante de la voix de la jeunesse, ils sont plusieurs participants à  dénoncer la décision brutale du Fonds mondial pour l’annulation du  financement du 11ème round faute d’argent.

Cette conférence, qui se tient dans la grande salle de conférence du Millenium Hall à Addis-Abeba, avait du mal à contenir les milliers de participants composés d’activistes, de donateurs, d’économistes, de scientifiques, de la crème du leadership africain autour du SIDA, des chercheurs, des personnes vivant avec le VIH Sida et des journalistes.

Le thème retenu pour cette 16e conférence est  "S’approprier, développer et soutenir". L’ouverture des travaux a enregistré la présence de l’ancien Président américain George W. Bush et son épouse Laura Bush, du Premier ministre de la République Fédérale d’Ethiopie, Meles Zenawi, du directeur de l’ONUSIDA, Michel Sidibé, du Ministre de la Santé du Mali, Mme Diallo Madeleine Ba. On pouvait aussi noter la présence du Président de la Société africaine  anti-Sida, le Pr. Robert Soudré et du Président de la Conférence 2011, Dr. Yigeremu Abebe.

 Ce dernier  a souligné que le programme de la 16e conférence a été développé de telle sorte que les standards internationaux soient remplis, grâce à d’excellentes soumissions portant sur la réponse qui est en train d’être apportée au VIH en Afrique. Il a rappelé qu’il a été développé 407 présentations comprises dans 150 sessions.

 

Ramata TEMBELY

Envoyée spéciale

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