« Le torchon brûle entre la Chine et les Occidentaux au sujet de l’origine du coronavirus » selon notre confrère de RFI, Norbert Navarro, dans la Revue de la Presse internationale qu’il a présentée samedi dernier.
Ce fut d’abord un article publié cette semaine par le journal américain Washington Post. Ce fut ensuite l’entretien accordé avant-hier par le président Macron au journal britannique Financial Times.
Avant cela, les thèses complotistes sur l’origine du coronavirus agitaient depuis trois mois les réseaux sociaux. Pour compléter le tableau, ajoutez en toile de fond cette enquête ouverte sur le sujet aux États-Unis et ces tensions diplomatiques croissantes avec la Chine, et vous obtenez cet emballement dans lequel le journal Libération ne voit que « rumeurs et polémiques » et qui tendent à démontrer que le virus se serait « échappé » d’un laboratoire de haute-sécurité à Wuhan, de là-même où est partie la pandémie, donc. Reprenons.
L’article du Washington Post, d’abord ? À commencer par sa nature. Pour le journal Le Parisien, c’est une « chronique (qui) jette le trouble ». Libération, de son côté, situe cet article « à mi-chemin entre l’enquête et la tribune ». Son contenu ensuite : il y est question de télégrammes diplomatiques envoyés à l’administration centrale des États-Unis par des représentants américains en Chine après une série d’inspections à Wuhan.
Le Washington Post, cité ce matin par Libération, rapporte donc qu’il y a deux ans, « des responsables de l’ambassade américaine ont visité des installations de recherche à Wuhan [à l’Institut de virologie] plusieurs fois et ont envoyé deux avertissements officiels à Washington sur les conditions inappropriées de sécurité dans le laboratoire, qui conduisait des études risquées à propos des coronavirus provenant de chauve-souris », révèle donc ce quotidien américain, selon lequel ces « câbles diplomatiques » ont « alimenté les discussions au sein du gouvernement américain sur le fait de savoir si ce laboratoire de Wuhan ou un autre (était à l’origine de la contamination) même si aucune preuve concrète n’a encore été trouvée ».
Il y a donc eu l’interview d’Emmanuel Macron publiée jeudi par le Financial Times
En rappelant la déclaration du président français qui a «fait le tour du monde», lorsqu’Emmanuel Macron a dit qu’«il y a manifestement des choses qui se sont passées qu’on ne sait pas.», tout en invitant les lecteurs du Financial Times et au-delà à ne pas être «naïfs », le chef de l’Etat «semblait cautionner une rumeur», estime encore Libération.
Qu’en conclure ? A ce stade, c’est à une «guerre de propagande» que se livrent désormais Américains et Chinois, souligne ce quotidien. Une «bagarre» qui n’augure rien de bon, soupire ce journal.
Cette crise dans la crise s’apparente à une vraie éclipse de la lune de miel entre la Chine les pays occidentaux, mais pas que… entre la Chine et l’Afrique aussi.
C’est ce que souligne dans Le Figaro une chercheuse de la Fondation pour la recherche stratégique. Valérie Niquet, c’est son nom, constate que le président chinois «Xi Jinping a réussi à saborder la relation avec les États-Unis, avec l’Afrique, avec l’Asie du Sud-Est et avec l’Europe, dont le grand partenaire français. La stratégie de dénigrement et de division de la Chine est allée trop loin. Aujourd’hui tout le monde se rend compte de la folie du système chinois », dit donc Valérie Niquet dans Le Figaro.
Autre spécialiste de la Chine à la Fondation pour la recherche stratégique, Antoine Bondaz, estime sur un réseau social cité par Le Figaro que « la communication officielle chinoise mêlant autosatisfaction, agressivité et désinformation est en train de se retourner contre la Chine. Cette stratégie a été un suicide en termes de relations publiques et aura de lourdes conséquences », relève Le Figaro dans cette analyse signée Antoine Bondaz, de la Fondation pour la recherche stratégique.
Toutes ces informations sont à prendre avec discernement.
Les occidentaux (Européens et Américains) n’auraient pas accepté la percée de la chine sur le plan international notamment la réussite de sa gestion de Covid-19 comparativement à celle de l’Europe et d’Amérique. C’est une manière pour ces puissances de détourner leur opinion nationale sur les réalités domestiques marquées par une situation socio économique désastreuse.
C’est vrai, la Chine ne serait pas un bon exemple dans bien des domaines mais elle n’est pas responsable d’incapacité de l’occident à résoudre les questions de politiques intérieures.
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