Une fois de plus, les espoirs de voir émerger un gouvernement d’union nationale en Libye se sont évaporés en début de semaine dernière. L’impasse politique semble d’autant plus inquiétante au regard de la menace que fait peser l’EI sur le pays mais aussi sur la région. Les risques liés à cette situation poussent les USA à envisager une intervention en Libye.
Atlantico : Beaucoup de va et vient ont été enregistrés ces derniers jours au Pentagone et dans les milieux militaires américains alors que l’idée d’une intervention contre l’EI en Libye semble se préciser. Ceci faisant suite à l’échec de la formation d’un gouvernement d’union nationale Des sources hauts placées affirment que cette campagne pourrait débuter d’ici quelques semaines avec l’aide des Français, des Britanniques et des Italiens. S’agit il d’une simple menace ou d’un scénario aujourd’hui crédible ?
Alain Rodier : Il est vrai que les déclarations bellicistes se succèdent aux Etats-Unis faisant part d’une possible intervention militaire en Libye pour y juguler le danger que représente Daesh dans ce pays, et plus généralement pour tous les pays voisins. Nous sommes face à ce que l’on a appelé par le passé le “Grand Jeu” qui est destiné à tenter de trouver des solutions à la crise qui prévaut en Libye depuis l’intervention occidentale de 2011.
L’objectif semble être d’abord politique (et la solution ne pourra qu’être politique mais, il est vrai, en passant par une phase militaire qui paraît de jour en jour plus indispensable). La création d’un “gouvernement d’unité” qui avait été concoctée sous l’égide des Nations Unies a été repoussée par le parlement de Tobrouk. A la limite, il aurait été compréhensible que le parlement de Tripoli contrôlé les Frères musulmans refuse l’accord obtenu à grand peine après de longues tractations, mais là, c’est un véritable camouflet infligé à la communauté (…)lire la suite sur Atlantico