Washington (AFP) – Le président américain Barack Obama part mercredi pour sa première véritable tournée africaine depuis son arrivée à la Maison Blanche, mais l’ombre de Nelson Mandela, dans un état critique, planera sur ce voyage attendu de longue date.
Barack Obama doit quitter mercredi en compagnie de son épouse Michelle la base aérienne d’Andrews, dans la banlieue de Washington, pour un périple d’une semaine sur le continent noir.
Au programme du 26 juin au 3 juillet, une première escale au Sénégal, où il rencontrera le président Macky Sall et visitera l’île de Gorée, symbole de la traite négrière.
M. Obama se rendra ensuite vendredi à Johannesburg, en Afrique du Sud, pour un week-end d’entretiens et une conférence de presse commune avec le président Jacob Zuma à Pretoria. Le président américain doit aussi se rendre au Cap, où il visitera la cellule dans laquelle Nelson Mandela était incarcéré, sur l’île de Robben Island.
Enfin, dernière étape de sa tournée, la Tanzanie, où il discutera avec le chef de l’Etat Jakaya Kikwete et visitera la centrale électrique Ubungo.
Mais l’état de santé de l’ancien président sud-africain Nelson Mandela, qui à bientôt 95 ans est hospitalisé depuis presque trois semaines pour une grave infection pulmonaire, pourrait venir bousculer ce programme.
Les spéculations vont bon train sur le fait de savoir si ce programme risque d’être modifié, voire interrompu si l’ancien militant de la lutte anti-apartheid, considéré dans “un état critique”, venait à décéder.
La ministre sud-africaine des Affaires étrangères Maite Nkoane Mashebane a affirmé mardi que le président américain ne rencontrerait probablement pas M. Mandela. “Le président Obama aurait aimé voir le président Mandela mais il est souffrant”, a-t-elle expliqué.
Barack Obama n’a rencontré Nelson Mandela qu’à une seule reprise, en 2005 à Washington, alors qu’il était jeune sénateur, mais les deux hommes se sont entretenus par téléphone à plusieurs reprises depuis.
“Rattraper le temps perdu”
Cette première grande tournée africaine du président américain vise en premier lieu, pour la Maison Blanche, à rattraper le temps perdu.
A part une visite éclair au Ghana en juillet 2009, M. Obama ne s’est en effet jamais rendu en Afrique lors de son premier mandat.
Passée l’euphorie des débuts, la déception a lentement commencé à monter sur le continent africain concernant les mesures prises par ce premier président noir de l’histoire des Etats-Unis.
Si en 2009 au Ghana, M. Obama lançait: “Le sang de l’Afrique coule dans mes veines, l’histoire de ma famille comprend à la fois les tragédies et les triomphes de l’histoire plus large de l’Afrique”, le président semble s’être vite détourné de son continent d’origine, se concentrant sur la crise économique, les révolutions du printemps arabe, la fin de l’engagement américain en Irak et en Afghanistan, ou lorgnant davantage vers l’Asie.
Mais les conseillers du président restent conscients que les opportunités économiques et les ressources énergétiques du continent africain ont plus que commencé à attirer l’attention des adversaires montants de la première puissance mondiale, Chine en tête.
Celle-ci est devenue en 2009 le premier partenaire du continent, d’après l’Organisation de coopération et de développement économiques.
Seul pays manquant sur le parcours d’Obama lors de cette tournée: le Kenya, terre natale de son père, dont le président, Uhuru Kenyatta, est poursuivi par la Cour pénale internationale.