Dans son excellent ouvrage Obama’s wars, Bob Woodward dévoile comment Barack Obama endosse le rôle de chef de guerre d’un pays embourbé en Irak et en Afghanistan. A l’occasion de sa quatrième visite, le président américain décline la nature de « ses guerres », en Afrique.
Cette visite que beaucoup ont préféré seulement regarder via l’angle affectif du Kenya recèle une importance géopolitique de premier plan eu égard aux rapports que l’Amérique devra dorénavant tisser avec l’Afrique sur le plan strictement sécuritaire.
Dans un discours historique, car étant le premier d’un chef d’État américain à prendre la parole devant l’Union africaine, M. Obama annonce le ton : « Alors que l’Afrique fait face au terrorisme et à la guerre, les Etats-Unis sont à vos côtés. »
Aller à la source du mal
Le continent est en proie à des convulsions sécuritaires de différentes nature et origine. L’aiguille du terrorisme islamiste oscille de plus en plus vers l’Afrique avec des terrains favorables à son enracinement. Et l’on ne peut y apporter une réponse efficace sans aller aux sources.
Barack Obama a compris que son pays ne peut continuer à « sous traiter » l’Afrique aux anciennes puissances coloniales. Depuis le désastre de Mogadiscio, les Américains n’ont plus été en première ligne, ni au Mali ni en Centrafrique, encore moins au Sahel ou au Maghreb.
Depuis la création de l’Africom, le commandement militaire américain pour l’Afrique, la stratégie des États Unis semble claire : englober l’Afrique dans la stratégie de Washington de lutte contre le terrorisme.
Après le Nord, l’Ouest et le Sud, Obama a choisi cette fois des États pivots dans l’équilibre de l’Afrique de l’Est engluée dans une multitude de conflits. De l’Ouganda à la Somalie, du Kenya au Soudan.
Pour rappel, le Kenya paye un lourd tribut à son engagement contre les terroristes d’Al-Chabab. L’attentat de Westgate et le carnage de l’université de Garissa illustrent la force de frappe des insurgés somaliens.