(Niamey et les 2 jours) – Le Président Mahamadou Issoufou (photo) prendra la tête du G5 Sahel, le 06 février prochain. Dans une interview accordée au confrère Le Monde, en marge du 30esommet de l’UA, tenu à Addis-Abeba (Ethiopie), le Président nigérien a donné sa vision de la résolution des menaces sécuritaires auxquelles fait face la région sahélienne.
M.Issoufou pense qu’il serait préférable de placer la force conjointe G5 Sahel « sous le chapitre VII de la Charte de l’ONU, qui autorise le recours à la force», contrairement à la réticence des USA sur le sujet. Le Président nigérien a également laissé entendre qu’il aurait « voulu que la force conjointe soit une brigade de la mission des Nations Unies au Mali, sur le modèle de la brigade mixte en République démocratique du Congo».
En ce qui concerne la résolution de la crise au Mali, il commente : « Certains dispositifs me semblent inappropriés et je crois qu’on se trompe de combat lorsque l’ONU déploie au Mali des opérations de maintien de la paix, qui coûtent un milliard de dollars. Ce n’est pas de paix dont il s’agit mais d’une guerre contre les groupes terroristes qui menacent l’unité du Mali et ravagent le Sahel», avise-t-il.
Quant à la résolution de la crise en Libye, à l’origine de la présence des groupes terroristes au Sahel, le Président nigérien pense que « si on ne règle pas le problème, on ne pourra pas ramener la paix dans le Sahel ni combattre le djihadisme et sa pensée qui se diffuse dans la région». Pour lui, il faut une Constitution et des élections, vu que le pays est trop divisé avec la présence de milices puissantes.
Mahamadou Issoufou prendra la tête des pays membres du G5 Sahel, en un moment crucial de son existence, à savoir : la recherche de financement pour le déploiement de la force conjointe dont les résultats sont d’ailleurs attendus pour un retour à la paix dans la région.
Guevanis DOH