Le président burkinabè Blaise Compaoré a formé mercredi un nouveau gouvernement après les législatives du 2 décembre et y garde le portefeuille de la Défense qu’il s’était attribué pendant les mutineries de 2011.
Dans le nouveau gouvernement dirigé par le Premier ministre Luc Adolphe Tiao, reconduit lundi, M. Compaoré, au pouvoir depuis le putsch de 1987, a conservé le ministère de la Défense et maintenu plusieurs de ses proches.
Le ministre des Affaires étrangères, Djibrill Bassolé, personnage-clé de la médiation menée par le président burkinabè dans la crise au Mali voisin, garde ainsi son poste.
Il en est de même pour le ministre de l’Economie Lucien Marie Noël Bembamba, beau-frère de M. Compaoré au gouvernement depuis 2007. Jérôme Bougouma, neveu du chef de l’Etat, reste ministre de l’Administration territoriale et de la Sécurité.
La nouvelle équipe, qui compte 32 membres (contre 30 pour la précédente), voit l’arrivée de 13 nouveaux ministres et le départ de 11 autres.
La surprise est l’éviction des deux représentants du principal parti allié de M. Compaoré depuis 2005, l’Alliance pour la démocratie et la fédération-Rassemblement démocratique africain (ADF/RDA). Ce parti est devenu aux dernières législatives la troisième force politique du pays (18 sièges), derrière le parti de l’opposant Zéphirin Diabré, un ex-ministre de M. Compaoré.
Les négociations avec l’ADF/RDA “n’ont pas abouti”, a expliqué le porte-parole du gouvernement Alain Edouard Traoré, après avoir lu la liste du nouveau gouvernement. Mais le Premier ministre “poursuit” les discussions avec ce parti, a-t-il souligné.
Alain Zoubga, ancien proche du président passé dans l’opposition il y a environ deux décennies, fait son retour comme ministre de l’Action sociale et de la solidarité nationale.
Le ministère de l’Agriculture devient aussi celui de la sécurité alimentaire dans ce pays pauvre d’Afrique de l’Ouest, régulièrement confronté à des crises alimentaires, comme en 2011.
Les législatives et les municipales du 2 décembre, très largement remportées par le camp au pouvoir, étaient les premiers scrutins depuis la vague de mutineries qui a failli emporter le régime au premier semestre 2011.
Il s’agissait aussi des derniers grands rendez-vous avant 2015, terme normal du dernier mandat du président Compaoré, 61 ans, qui entretient le mystère sur ses intentions.
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