LAGOS – Une quinzaine de Nigérians, dont au moins deux militaires, ont été tués et plusieurs blessés dans des affrontements à la frontière camerounaise entre les islamistes de Boko Haram et l’armée nigériane, a-t-on appris jeudi de source policière camerounaise.
Des combattants de Boko Haram se sont repliés chez nous mercredi, dans la ville camerounaise d’Amchide (Extrême-Nord), frontalière du Nigeria, pour attaquer le commissariat de Banki, ville nigériane jumelle d’Amchide, a expliqué à l’AFP sous couvert d’anonymat un responsable local de la police camerounaise.
L’armée nigériane a répliqué et les affrontements ont duré près de quatre heures. Une dizaine de civils nigérians et quatre militaires ont été tués. Il y a eu aussi plusieurs blessés, a-t-il ajouté.
Selon cette source, il est difficile de savoir s’il y a eu des pertes du côté de Boko Haram puisqu’ils emportent généralement leurs morts et leurs blessés avec eux en partant.
Je confirme qu’il y a eu des affrontements à Banki hier (mercredi). Nous n’avons pas perdu quatre soldats (…) mais deux soldats, a déclaré quant à lui le général Chris Olukolade, porte-parole de l’armée nigériane, à l’AFP.
Beaucoup de terroristes ont été tués dans la bataille. Je n’ai pas de chiffre précis des pertes importantes dont ont souffert les terroristes, mais nous savons que beaucoup d’entre eux sont morts, a-t-il ajouté.
L’armée nigériane a tendance à minimiser les pertes civiles et militaires, lors des affrontements avec des membres présumés de Boko Haram, et à grossir le bilan des morts dans les rangs des islamistes.
Évoquant le même incident, la radio d’Etat camerounaise a quant à elle évoqué cinq civils blessés côté camerounais par des balles perdues, quatre Camerounais et une Nigériane.
Les islamistes nigérians, lourdement armés, se trouvaient à bord de pick-up militaires manifestement volés à l’armée nigériane, selon le policier camerounais.
Les soldats nigérians ont pu s’assurer l’avantage grâce à l’appui de leur aviation, a-t-il ajouté. Durant la confrontation, nos troupes (camerounaises) ont formé une ceinture de sécurité sans y prendre part directement puisque nous n’étions pas visés, a assuré le policier.
La région camerounaise de l’Extrême-Nord est devenue une base de repli pour les islamistes depuis le début de la vaste offensive lancée en mai 2013 par l’armée nigériane contre Boko Haram. Depuis, plus de 30.000 Nigérians se sont réfugiés au Cameroun pour fuir les combats, selon la radio d’Etat camerounaise.
C’est également dans cette région que Boko Haram avait revendiqué l’enlèvement mi-novembre du prêtre français Georges Vandenbeusch, libéré le 31 décembre.
(©AFP / 16 janvier 2014 17h45)