Nigeria: quatre morts dans un assaut de Boko Haram sur Maiduguri

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Maiduguri (Nigeria) – Au moins quatre personnes ont été tuées lors d’un assaut lancé par des combattants du groupe islamiste Boko Haram contre la grande ville du nord-est du Nigeria, Maiduguri, ont annoncé vendredi à l’AFP les services de secours. 

Par ailleurs, 22 soldats de la force régionale déployée contre le groupe jihadiste nigérian dans la région du lac Tchad ont été tués en opération depuis le 5 avril, a annoncé jeudi le commandement de la force à N’Djamena.

A Maiduguri, les islamistes ont tenté une incursion dans un quartier périphérique jeudi à la tombée de la nuit, affrontant l’armée et les milices d’autodéfense pendant plusieurs heures.

“Il y avait des citoyens innocents, dont quatre sont morts”, a déclaré à l’AFP Bashir Garga, de l’Agence nationale de gestion des urgences (Nema), précisant qu’il y avait “très peu de blessés et aucun cas grave”.

Cinq kamikazés ont également été tués en déclenchant leurs explosifs, a-t-il ajouté.

La police de l’Etat du Borno a donné un bilan moins lourd, faisant état de deux morts, dont un milicien anti-jihadistes.

“La normalité a été rétablie dans la zone”, a déclaré dans un communiqué le patron de la police, Damian Chukwu, affirmant que sept policiers avaient également été blessés.

L’attaque a finalement pu être repoussée avec l’arrivée de renforts militaires aériens et au sol alors que les habitants fuyaient le quartier de Jiddari Polo au milieu d’explosions et de fusillades.

Selon une note des services de sécurité nigérians consultée par l’AFP vendredi, plus de 100 assaillants auraient pris part à l’attaque.

Un milicien avait déclaré jeudi que les insurgés semblaient vouloir atteindre une caserne où plusieurs centaines de membres présumés de Boko Haram sont emprisonnés.

Cette opération, tout comme les lourdes pertes subies par la Force multinationale mixte (FMM) au cours du mois d’avril, contredisent une nouvelle fois les déclarations des autorités nigérianes selon lesquelles Boko Haram a été vaincu.

Le groupe jihadiste frappe non seulement le Nigeria, mais aussi les pays voisins (Tchad, Cameroun et Niger), dont les armées ont lancé une vaste contre-offensive en 2015, chassant les insurgés de la plupart des localités dont ils s’étaient emparés à l’apogée de leur puissance.

La FMM a récemment mené plusieurs opérations pour les déloger des îles du lac Tchad, très difficiles d’accès, dont les jihadistes ont fait leur sanctuaire.

La force “a recensé 22 (soldats) tués en opération et 75 blessés” depuis le lancement de l’opération “Anmi Fakat” le 5 avril, a déclaré lors d’une conférence de presse à N’Djamena le général Lucky Irabor, sans préciser leur nationalité.

Ce lourd bilan est notamment du à des engins explosifs improvisés et non à des combats directs avec les jihadistes, a précisé le commandant de la FMM.

Il a réaffirmé “la détermination de la FMM en collaboration avec les forces nationales à s’attaquer de manière décisive au terrorisme de Boko Haram”.

L’insurrection dans le nord-est du Nigeria a fait plus de 20.000 morts et 2,6 millions de déplacés depuis 2009.

(©AFP / 27 avril 2018 12h08)

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