Nigeria: le difficile retour à la vie des 82 lycéennes de Chibok libérées

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Mères des jeunes lycéennes enlevées par Boko Haram, le 14 avril, lors d'une réunion avec le gouverneur de l'Etat de Borno, le 22 avril 2014. REUTERS/Stringer

Au Nigeria, 82 lycéennes de Chibok ont pu être libérées le week-end du 6 mai. Ces jeunes filles avaient été enlevées par Boko Haram en avril 2014. Ce rapt avait alors suscité l’émoi de la communauté internationale. Leur retour à la vie civile va maintenant se faire progressivement : le gouvernement encadre ces jeunes qui présentent pour la plupart un certain traumatisme.

Le gouvernement se veut rassurant et promet que les 82 lycéennes sont désormais entre de bonnes mains. Selon un officiel, ces jeunes sont dans un premier temps auscultées par des médecins au sein d’une clinique dépendant du service des renseignements. Comme les milliers de villageois libérés de Boko Haram, les lycéennes feront aussi l’objet d’une enquête militaire pour évaluer leur allégeance au groupe jihadiste.

Pour l’heure, le gouvernement tente d’organiser les retrouvailles avec les familles. « Nous avons affiché des photos des lycéennes dans plusieurs localités, car leurs parents viennent de plusieurs villages autour de Chibok. Nous demandons aux parents de venir identifier leurs enfants. Et ceux qui reconnaissent leur fille sont appelés à venir à Abuja afin d’être de nouveau réunis avec leur fille », explique Garba Shehu, conseiller à la présidence.

Syndrome de Stockholm

Mais après avoir passé autant de temps aux côtés des groupes jihadistes, certaines filles sont encore dans un état psychologique instable. « Certaines jeunes présentent les signes du syndrome de Stockholm », indique une source médicale. « Elles s’identifient avec leurs ravisseurs et veulent rester avec eux », poursuit ce responsable. L’une d’elles, qui devait faire partie du groupe ce week-end, a d’ailleurs choisi de rester avec les membres de Boko Haram.

Pas facile donc d’envisager leur réintégration du jour au lendemain dans la vie civile. Les 21 autres lycéennes libérées en octobre dernier seraient selon plusieurs sources dans un centre tenu secret. Un centre où ces jeunes ont repris leurs études, indique une source officielle.

 Par RFI Publié le 10-05-2017

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1 commentaire

  1. Il y a lieu d’etudier chaque cas en terme de prise en charge psychologique avant de les remettre aux parents. Cet enlèvement donne matière à reflexion faut- il continuer à faire des lycees totalement de jeune fille??. J’ai un avis et je pense que si ce Lycee etait mixte certains garcons pourraient vite intervenir ou chercher du secours. Devant la menace une fille est facilement desarmée par la peur, juste un avis, mais face au terrorisme aucune strategie ne doit etre negligée car pour le moment aucune nation ne gère a hauteur de souhait cette violence inouie.

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