Au moins 110 civils ont été tués samedi 29 novembre par des membres présumés de Boko Haram dans un village du nord-est du Nigeria, selon un bilan des Nations unies, ce qui en fait une des attaques les plus meurtrières dans cette région, en proie à une sanglante insurrection jihadiste.
L’attaque s’est déroulée le jour des élections locales dans cet État, les premières organisées depuis le début de l’insurrection de Boko Haram en 2009. Depuis cette date, on dénombre plus de 36 000 tués et plus de deux millions de personnes ont dû fuir leur foyer.
Épicentre de l’insurrection islamiste
Le 28 novembre, en début d’après-midi, des hommes armés sont arrivés à moto et ont mené une attaque brutale sur des hommes et des femmes qui travaillaient dans des champs à Koshobe, a déclaré dimanche le coordinateur humanitaire de l’ONU au Nigeria, Edward Kallon.
Au moins 110 civils ont été froidement tués, et de nombreux autres blessés dans cette attaque, a-t-il ajouté.
Le communiqué de l’ONU ne mentionne pas le groupe jihadiste Boko Haram, qui multiplie les attaques dans cette région depuis plus de dix ans et contrôle une partie du territoire.
L’attaque s’est produite dans une rizière située à moins de dix kilomètres de Maiduguri, la capitale de l’État du Borno, épicentre de l’insurrection islamiste. Le mois dernier, 22 agriculteurs avaient déjà été tués dans leurs champs, non loin de cette ville.
« Égorgés »
Samedi 28 novembre, le responsable d’un groupe d’autodéfense pro-gouvernemental avait fait état de 43 morts. Nous avons retrouvé 43 corps sans vie, tous ont été égorgés, avait déclaré à l’AFP Babakura Kolo. C’est sans aucun doute l’œuvre de Boko Haram qui opère dans la région et attaque fréquemment les agriculteurs.
Ces 43 premières victimes ont été enterrées dans le village voisin de Zabarmari, en présence du gouverneur de l’État du Borno, Babaganan Umara Zulum. Les recherches d’autres victimes dans ces eaux marécageuses et difficiles d’accès se poursuivaient.
Beaucoup d’agriculteurs parmi les victimes
Le gouverneur avait affirmé dimanche que 70 agriculteurs avaient été tués, tout en prévenant que ce bilan pourrait s’alourdir dans les prochaines heures.
Figurent notamment parmi les victimes des dizaines d’ouvriers agricoles originaires de l’État de Sokoto, à environ 1 000 km à l’ouest, qui s’étaient rendus dans l’État de Borno pour trouver du travail dans les rizières.
Le président du Nigeria Muhammadu Buhari a condamné samedi soir le meurtre de ces agriculteurs dévoués à leur travail par des terroristes, dans un communiqué. Le pays entier est blessé par ces assassinats insensés, a-t-il ajouté.
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