Nigeria : une attaque de Boko Haram fait au moins 50 morts

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Au moins 32 militaires nigériens et nigérians sont morts. Du côté des membres présumés de Boko Haram, on compte 19 abattus.

Le groupe islamiste nigérian Boko Haram a mené une attaque massive et meurtrière à Bosso, une localité du Niger proche de la frontière avec le Nigeria.

Dans un premier temps, le ministère nigérien de la Défense a annoncé samedi qu’au moins 30 militaires nigériens et 2 soldats nigérians avaient été tués dans une attaque massive lancée vendredi par le groupe islamiste nigérian à Bosso, une localité du Niger proche de la frontière avec le Nigeria. Dans un second temps, c’est l’armée nigériane qui a affirmé que 19 membres présumés de Boko Haram avaient été abattus lors d’une opération militaire dans l’État de Borno, frontalier du Niger et du Tchad. Des renseignements sur la présence de combattants dans un de leurs camps ont conduit les soldats et des membres de milices civiles à lancer cette attaque vendredi, a précisé l’armée nigériane, dont les informations n’ont pas été confirmées de source indépendante dans l’immédiat. « Lors de l’affrontement, les soldats ont tué 19 terroristes de Boko Haram, dont leur chef dans la région, Ameer Abubakar Gana », poursuit-elle dans un communiqué, affirmant en outre avoir détruit une fabrique d’engins explosifs, fait détoner quatre bombes artisanales et récupéré deux canons anti-aériens.

67 militaires blessés

Au Niger, ce n’est pas l’armée mais Boko Haram qui a lancé l’offensive, selon le ministère nigérien de la Défense, qui a fait état d’un assaut vendredi au crépuscule par des « centaines d’assaillants » du groupe islamiste armé contre le poste militaire de reconnaissance de Bosso. Outre les 32 soldats morts selon un bilan encore provisoire, le ministère évoque « 67 militaires nigériens et nigérians blessés ». Du côté de Boko Haram, « plusieurs morts et blessés ont été emportés », poursuit dans un communiqué le ministère, sans chiffrer les pertes adverses. Il s’agit d’une des attaques les plus meurtrières menées par Boko Haram au Niger depuis que ce pays est entré en guerre contre les insurgés en février 2015. Le 25 avril 2015, Boko Haram avait anéanti une position militaire sur le lac Tchad, faisant 74 morts, dont 28 civils. Trente-deux soldats avaient également été portés disparus.

Retour au calme

Bosso est un petit bourg à un jet de pierre du Nigeria dans le bassin du lac Tchad où les éléments de Boko Haram se sont installés après avoir été chassés de plusieurs de leurs fiefs dans le nord-est du Nigeria voisin. Bosso a été la première localité nigérienne attaquée par Boko Haram, le 6 février 2015. « Les éléments de Boko Haram ont effectivement pris le contrôle de la ville temporairement, mais à l’heure actuelle ils en ont été délogés », a assuré samedi une source sécuritaire nigérienne. « Ils étaient venus au crépuscule à bord de voitures, lourdement armés, et au cri de Allahou Akbar [Dieu est le plus grand], ils ont beaucoup tiré et brûlé plusieurs endroits de Bosso », a indiqué au téléphone Elhaj Aboubacar, un homme politique et résident de Bosso.

« Nous ne savons pas où sont passés nos militaires, mais ce qui est sûr, Boko Haram a fait tout ce qu’ils ont eu à faire jusqu’au petit matin », a indiqué Elhaj Aboubacar, ex-député. L’armée a assuré que « la contre-attaque menée tôt ce matin [samedi] par [ses] forces de défense et de sécurité a permis de reprendre toutes les positions dans la ville de Bosso ». « La situation est sous contrôle et le calme est revenu dans cette localité », ajoute le communiqué du ministère de la Défense, qui annonce « un ratissage en cours » mobilisant « tous les moyens terrestres et aériens ».

Selon le ministère, cette attaque intervient alors que la Force multinationale mixte – composée de 8 500 hommes originaires du Nigeria, du Niger, du Tchad, du Bénin et du Cameroun – s’apprête à lancer une offensive « décisive » contre Boko Haram dans la région du lac Tchad. Mise en place en juillet 2015, le déploiement effectif de cette force est resté jusqu’ici confus.

Publié le 04/06/2016 à 14:44 | Le Point.fr

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