NIAMEY (AFP) – L’ex-président nigérien Mamadou Tandja, renversé en février 2010 par un coup d’Etat et détenu depuis mi-janvier dans une prison près de Niamey, a été libéré mardi par la Cour d’appel, ont annoncé ses avocats.
"Toute la procédure engagée contre Mamadou Tandja a été annulée (par la Cour d’appel). Il est totalement exempté des faits qui lui sont reprochés", a déclaré à l’AFP un des avocats de l’ex-chef d’Etat nigérien, Me Souley Oumarou.
Selon lui, M. Tandja "sortira (de prison) aujourd’hui même".
"La chambre d’accusation de la Cour d’appel (de Niamey) a soulevé l’incompétence du juge d’instruction pour instruire des affaires concernant un ex-président", a indiqué Me Abdourahmane Lirwana, un autre avocat de M. Tandja.
M. Tandja était accusé de détournement de fonds publics de quelque 4 milliards FCFA (plus de 6 millions d’euros) et de "refus d’obtempérer à une décision de justice".
L’ex-chef de l’Etat avait passé outre un arrêt de la Cour constitutionnelle lui interdisant d’organiser un référendum qui a eu lieu en août en 2009, pour pouvoir prolonger son second et dernier mandat légal (2004-2009).
Le parquet n’avait pas encore réagi mardi à cette décision de la Cour d’appel.
L’ex-président avait bénéficié d’une ordonnance de remise en liberté provisoire rendue le 3 mai dernier par la Cour d’appel mais le parquet avait fait appel de cette décision le même jour.
Le "oui" à un prolongement de son mandat, au référendum d’août 2009 boycotté par l’opposition, l’avait largement emporté (92,5%), provoquant une grave crise politique qui a abouti à un coup d’Etat militaire le 18 février 2010.
Peu après avoir été renversé, M. Tandja a été détenu dans une villa de la présidence. Il avait par la suite été inculpé et transféré mi-janvier 2011 à la prison de Kollo, près de Niamey.
AFP