Gouvernance inclusive : Deux printemps bouclés. À la tête du pays depuis début avril 2021, le Président Bazoum Mohamed tient le gouvernail. Avec tact, intelligence, méthode et précision, le successeur d’Issoufou Mahamadou a pris ses marques. Dans un contexte difficile où d’intermittents soubresauts géopolitiques, socio-économiques ont fini de dicter leur loi aux pays vulnérables, en particulier ceux de l’Afrique subsaharienne, la gouvernance Bazoum fait preuve de résilience. La méthode et le style de management adossés sur un leadership constructif en sont la colonne vertébrale de son premier quinquennat en cours. Sur le plan économique, les agrégats et fondamentaux tiennent, encore, sur de bonnes béquilles. Au podium des bons élèves des institutions de Bretton Woods, le Niger passe au péage. Avec brio. Le Président de la Banque mondiale David Malpass avait choisi le pays pour sa dernière visite historique -et y livrer son adresse à la communauté de la finance internationale- d’avant son départ de la Tour de Washington DC. Paris, Doha, Djeddah ces tout derniers mois, ont aussi ouvert leurs guichets de financements pour accompagner les efforts de développement de l’État. En ligne de mire, le renforcement du capital humain. Un grand chantier du Président BAZOUM dont la gouvernance se bonifie. Sur fond de surveillance budgétaire maîtrisée, gestion rigoureuse des deniers publics, cure d’austérité du train- de vie de l’État. En 2023, les prévisions de la collecte fiscale sont estimées à 834 milliards FCFA. Incomprise au début de son lancement, la facture certifiée fait sa mue. Cette innovation de la DGI, a amassé l’exercice précédent la bagatelle de 50 milliards FCFA.
Flopée des investissements: Le Niger attire une kyrielle d’investisseurs privés. Chinois, Turcs, Indiens, Britanniques, Australiens, Canadiens, Nigérians s’y bousculent. Dans leurs valises, des projets d’envergure d’investissements dans les domaines de l’hôtellerie, des télécoms, des mines et du BTP. À coups de milliards de nos francs, ils tissent leur toile dans un pays considéré comme une ‘’ niche à forte croissance’’ au Sud du Sahara. Mise en branle, la machine de l’ANEC (Agence Nationale pour l’Économie des Conférences) joue à fond sa partition. Une sorte de ‘’diplomatie d’attraction’’ menée par le Sherpa de l’agence a porté ses fruits. La capitale Niamey, profitant de ces infrastructures qui poussent comme des champignons devient un ‘’hub ‘’ des grands rendez-vous mondiaux.
Méga projets en orbite: Le pipeline export Niger- Bénin, le plus long oléoduc d’Afrique (2000 km) d’un investissement de 4 milliards de dollars et le barrage hydroélectrique de Kandadji chiffré lui à 740 milliards de FCFA sont les deux chantiers titanesques que devra réaliser et mettre en service le Président Bazoum Mohamed. Il le sait et s’y emploie. Avant son magistère, son prédécesseur Issoufou Mahamadou s’y était investi. Coup d’accélérateur, les deux constructeurs chinois et les entreprises- partenaires sont à pied d’œuvre. Ces deux ouvrages herculéens ambitionnent de changer littéralement l’économie nigérienne et sources de réjouissances populaires. La tyrannie de la sous-production énergétique sera résorbée. A cela s’ajoute la quête de la souveraineté agricole qui sera à portée de main. L’engagement du Président reste ferme, constant et veille sur l’argent des bailleurs.
Maitre du jeu politique : Le pouvoir s’est éloigné de la ‘’fournaise politique interne’’ sur laquelle il était assis depuis une décennie. Les irréductibles opposants du régime rose se sont assagis. Pour l’instant, Bazoum Mohamed tient les cartes en main. Il bénéficie «gracieusement» du syndrome de la chaise vide, depuis l’épisode emprisonnement- exil du principal et charismatique opposant Hama Amadou, chef du parti Modem- Lumana. Sa formation politique, alliée à un autre leader de l’opposition, Mahamane Ousmane RDR- Tchandji Alias Nafarko, lors des dernières joutes présidentielles, s’est fragmentée. Les ressorts ont volé en éclats. La gifle de la Cour de Justice de la CEDEAO lui est restée sous la gorge. Urbi orbi, la machine rose- qui se massifie avec l’intronisation du cacique Foumakoye GADO- a dû même brûler les ailes de la jeune figure montante de l’espace politique nigérien, Ibrahim Yacouba, leader du parti MPN- KiiShin Kassa. Beaucoup le présentaient comme l’espoir du peuple, ou la troisième voie royale d’une alternance politique. Il a déposé bagages et armes dans l’armature gouvernementale dirigée par le fidèle et inoxydable dinosaure Ouhoumoudou Mahamadou. Seul et dernier baroud d’honneur restant du jeu politique, Oumar Ladan Tchana. Ses crocs manquent de mordant ! Point de messie qui réanimera le camp de l’opposition ? Idem du côté de la société civile et des chaumières syndiquées, qui ont déserté la chaudière. Pour combien de temps ? Mise à rude épreuve par la montée du péril djihadiste sur la zone des 3 frontières (Mali, Burkina, Niger), la gouvernance Bazoum résiste. Le dispositif sécuritaire s’est renforcé davantage à ses frontières, en dépit des assauts mortifères perpétrés contre des garnisons militaires et populations civiles. Le peuple attend aussi, une meilleure redistribution des richesses, mais surtout, une reddition des comptes sur une kyrielle de dossiers de ‘’détournements présumés’’. Car, le temps presse.
Par Ismael AÏDARA, Directeur Éditorial de Confidentiel Afrique