Des partis d’opposition et des syndicats se sont mobilisés dimanche 25 février 2018 pour demander le départ des forces étrangères venues pour combattre le terrorisme. Ces forces reçoivent l’appellation de « forces d’occupation étrangères ».
Les forces françaises et américaines présentent au Niger dans le cadre de sa sécurisation sont vivement contestées par la société civile, les partis d’opposition et quelques syndicats de travailleurs. Cette présence a pour objectif essentiel la perpétuation de la colonisation française et américaine sur leur pays pensent beaucoup de manifestants. Les Nigériens disent ne pas avoir besoin de cette présence. S’il s’agit réellement d’une volonté d’aide, le Niger a plus besoin de matériels de guerre, de formation des militaires plutôt que d’aliments prêts à être consommés. C’est dans ce contexte qu’il y eut une manifestation le dimanche 25 février provenant d’une coalition de parti politique d’opposition et de quelques groupes syndicaux pour demander le départ des militaires français et américains. Nouhou Arzika, une tête de proue de cette revendication affirme à cet effet : « Nous avons le devoir historique de poursuivre la lutte jusqu’à la satisfaction de nos justes et légitimes revendications. » Sur une banderole que tenaient les manifestants, nous pouvions lire l’inscription suivante : « Armée (ndlr : française et américaine) allez vous-en !, Army Go Away !, nos FDS (Forces de défense et de sécurité) suffisent. » Les manifestants expriment toute leur détermination à vouloir mener cette lutte « jusqu’au bout. » Il faudrait souligner que la France à elle seule possède quatre camps militaires au Niger.
Il convient de faire remarquer que la présence militaire étrangère suscite beaucoup de débats dans maints pays africains. Tous se plaignent d’une volonté de recolonisation des peuples africains par la France. Nous nous rappelons qu’au Mali également il y a eu des mouvements pour demander à la France d’expliquer les raisons de sa présence au Mali et surtout de se prononcer sur le statut de Kidal où aucune administration malienne ne se trouve. Tous ces mouvements ne peuvent pas être des coups de cœur de citoyens écœurés. Il y a sûrement une vérité dans tout ce qu’ils reprochent à cette ancienne colonie qu’est la France contre laquelle toutes les attaques sont orientées. Ces militaires qui viennent pour le maintien de l’ordre sont accusés de plusieurs exactions commises dans les zones où ils sont envoyés.
Cette politique de gestion des conflits de part et d’autre dans le monde et plus précisément en Afrique doit être renégociée. Au lieu d’envoyer à tout moment des forces de l’ordre pour maintenir la paix, le mieux serait d’équiper et de former les militaires des pays victimes des conflits terroristes.
Fousseni TOGOLA