La Cour constitutionnelle a proclamé le résultat définitif du second tour des élections présidentielles, ce dimanche 22 mars 2021. C’est désormais officiel, Bazoum Mohamed est déclaré vainqueur avec 55,66% de la présidentielle nigérienne comptant pour le second tour face à son challenger Mahamane Ousmane. Déjà, on entre dans les préparatifs de l’investiture officielle du successeur d’ISSOUFOU Mahamadou le 02 Avril prochain avant de passer aux choses sérieuses: défis sociaux et économiques d’urgence, consolidation de la cohésion sociale, dialogue inclusif et rétablissement des fondamentaux financiers.
BAZOUM Mohamed, le nouvel Président élu du Niger, se projette à la post-élection. À partir de la deuxième semaine du mois d’Avril prochain, le Niger devra amorcer un nouveau tournant: celui de la cohésion nationale et de la performance industrielle pour l’intérêt inclusif du peuple. Le pays au terme de l’investiture attendue le 02 Avril 2021 aura à sa tête un homme de compétence, de leadership et un patriotique convaincu et engagé. BAZOUM Mohamed a devant lui une panoplie des défis à résoudre. De l’insécurité à la gestion de crise post électorale, de l’insertion des jeunes diplômés dans le tissu économique frappé de plein fouet par la maladie du coronavirus à la crise de l’éducation nationale en passant par le retour des fondamentaux budgétaires et d’investissements, ce fidèle et proche du Président sortant ISSOUFOU MAHAMADOU va devoir beaucoup transpirer pour être à la hauteur des attentes de la population nigérienne en proie à des crises multiformes. Il le sait bien et mesure lucidement l’amplitude de la tache présidentielle. Depuis une décennie, en effet, le Niger est en proie à une insécurité endémique. La chute du président Khadafi en Lybie, la déstabilisation du Mali et la montée en puissance de Boko Haram au Nord du Nigéria ont rendu vulnérable le cordon sécuritaire de ses frontières.
Actuellement, 4 régions du Niger sont confrontées à cette situation. Il s’agit des régions de Diffa, Tillabéry, Tahoua et Agadez, où les bandes organisées pillent, brûlent et tuent, dictant leur loi au Nord jusqu’en Lybie.
Préparé en tant qu’ex securocrate, le Président Bazoum aura usé de son entregent et de son réseau dense pour ramener la paix. Le secteur de l’éducation enregistre des défaillances sans précédent. Les années académiques se chevauchent dans les universités publiques. Le niveau et la qualité sont en baisse.
L’enseignant de carrière, le philosophe Bazoum Mohamed aura du pain sur la planche. Un état de lieu s’impose. La dépravation de l’enseignement supérieur a atteint son paroxysme. Il faut une réforme profonde dans ce sous-secteur de l’éducation.
Pour une meilleure mobilisation des ressources internes, le Président Bazoum doit mettre les fonctionnaires des régies financières au travail. Les dépenses publiques devraient être maitrisées et les Ministères budgétivores sectionnés avec des contrats de performances. La digitalisation de l’Administration Nigérienne qui est en cours doit être consolidée et poursuivie tout comme les infrastructures tant sanitaires que du réseau routier. La dépolitisation de l’Administration et la lutte contre la corruption devront être également des défis majeurs pour le président Bazoum. Son discours de campagne rassure: Je serai le Président de tous les Nigériens, je gouvernerais avec patriotisme, probité et loyauté. Pour conquérir la confiance de la population Nigérienne, le nouvel Président est beaucoup attendu sur les chantiers de l’unité et la cohésion nationale. Pourquoi pas Les Assises d’un Dialogue National Inclusif pour un GRAND NIGER. BAZOUM Mohamed a l’armure et l’armoirie pour réussir son quinquennat.
Par Ismael AIDARA, Envoyé spécial à Niamey (Confidentiel Afrique)