Le Niger, 56 ans après le 28 septembre 1958 : “Elections ou diktat”

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Ceux qui ont lu le livre de M. Bakary Djibo, intitulé: “Silence! On décolonise…”, ont vu dedans deux chapitres très intéressants: le chapitre XIII et le chapitre XIV. Il y a des noms célèbres de la politique française et africaine qui apparaissent dans ces chapitres: l’homme du 18 juin 1940, nous nommons le général Charles De Gaulle, M. Bernard Cornut-Gentille, Pierre Messmer (Haut Commissaire de l’AOF), Don-Jean Colombani et Félix Houphouët-Boigny. Aujourd’hui, ces mêmes hommes politiques de la France colonisatrice sont représentés sur l’échiquier politique nigérien et représentés par le président sortant du Niger, M. Mahamadou Issoufou, Mohamed Bazoum et Hassoumi Massaoudou. Même s’il y a un fossé qui sépare M. Hama Amadou et M. Bakary Djibo, (nationaliste et progressiste), premier président du premier gouvernement semi-autonome du Niger installé depuis le 18 mai 1957, c’est M. Hama Amadou qui représente le président Bakary Djibo. Ce dernier était l’homme que le général De Gaulle et son équipe avaient mis tous les moyens pour l’écarter du pouvoir le 28 septembre 1958.

Pour faire le boulot, le nationaliste français, le Général Charles De Gaulle, a chargé M. Pierre Messmer (Haut Commissaire de la République), Bernard Cornut-Gentille (gouverneur général de l’AOF), Don-Jean Colombani et le leader ivoirien Félix Houphouët-Boigny. Tout a été mis en œuvre le 28 septembre 1958: mobilisation des parachutistes français basés au Soudan français (actuel Mali), en Haute-Volta (Burkina Faso), en Algérie (Sud algérien) et en Côte d’Ivoire.

Depuis que M. Hama Amadou a nourri l’intention de se présenter à l’élection présidentielle de 2016, c’est l’animosité qui s’était installée entre lui et son allié de 2011. Et M. Mahamadou Issoufou a été clair et ambigu dans son interview accordée à M. François Soudan de «Jeune Afrique». Pour le paraphraser, il dit ne pas être contre Hama Amadou et que son affaire est gérée par la justice du Niger.

De l’autre côté, il dit aussi qu’il a souhaité qu’ils restent ensemble. Donc, nous restons ensemble et c’est moi seul qui dois se présenter à l’élection présidentielle du Niger ou bien c’est l’épée de Damoclès. C’est ça l’accouchement et la fabrication de l’affaire dite “des bébés achetés au Nigeria“. Et le président Mahamadou Issoufou et la justice de son pays se sont ridiculisés en libérant tous ceux qui étaient mis en examen comme Hama dans la même affaire et ce dernier reste en prison, les autres libérés comme Abou Labo. Donc, M. Hama Amadou est le prisonnier personnel de M. Mahamadou Issoufou car M. Hama est le seul obstacle sur son chemin pour gagner l’élection de février 2016. Et cette communauté internationale, de la France aux USA en passant par l’Union africaine, la CEDEAO ne disent rien.

Et pourtant, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a joué son rôle quand l’ancien président nigérien M. Tandia Mamadou a voulu mettre à exécution son plan de ‘’tazartié’’. La France de M. Hollande a fermé les yeux sur deux affaires qu’elle sait bien qu’elles sont injustes; l’affaire Mahamat Ibni Saleh, l’opposant tchadien disparu depuis 2008 et l’affaire Hama. M Hollande joue avec ses intérêts personnels et ceux de son pays, la France. Le reste, c’est aux peuples de ces deux pays de régler. La France observe bien celui qui arrive au pouvoir ; pourvu que ses intérêts soient sauvés, sinon lui aussi verra.

Le Général De Gaulle a dit à la conférence de Brazzaville en 1944: “Les fins de l’œuvre de civilisation accomplie par la France dans les colonies écartent toute idée d’autonomie, toute possibilité d’évoluer hors du bloc français de l’Empire...” (voir «Silence! On décolonise…» de M. Bakary Djibo, L’Harmattan, 1992).

Qu’il passe ou pas, M. Mahamadou Issoufou devient ici un minable président africain qui n’a rien trouvé que de compétir avec un challenger prisonnier. Il s’est ridiculisé en échouant de passer KO dès le premier tour comme lui et ses hommes au boulot l’avaient promis. Et quand M. Christophe Boisbouvier a posé la question à M. Mohamed Bazoum, l’un des hommes au boulot et au service de son mentor, quel scenario si M. Hama désiste au second tour, il a évoqué les scenarios béninois et il a ridiculisé la Copa 2016 nigérienne qui pour lui ne va jamais s’unir comme en 2011 quand M. Hama a été de leur côté.

Aujourd’hui, ils sont au pouvoir et si ce n’est le coup d’Etat providentiel du commandant Saloum Djibo (devenu) général après et l’alliance de M. Hama, ils ne seront pas là aujourd’hui. Mais, il ne s’agit pas seulement de gagner l’élection présidentielle  mais, il faut la gagner dans la dignité, l’honneur et la transparence. M. Mahamadou Issoufou et ses hommes de mains veulent installer l’arbitraire dans leur pays. Il est passé du “démocrate” à “l’autocrate” voire au “dictateur“.

Son cas nous rappelle la célèbre citation du président Léopold Sédar Senghor sur la situation du Niger en septembre 1958: “c’est la mise en vacance de la légalité“. Ce qui intéresse M. Mahamadou Issoufou, c’est le pouvoir, “coûte que coûte“. Ensuite, ce groupe politique au pouvoir au Niger a dit qu’ils vont défier Hama Amadou, à faire les élections sans un coup d’Etat avec M. Hama Amadou à l’opposition. Selon eux, chaque fois que M. Hama va à l’opposition, c’est un coup d’état au Niger. Nous disons, gagner les élections, exercer le pouvoir dans la paix et la tranquillité sans arriver à un coup d’Etat sont deux choses différentes. Attendons voir la suite!

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