Niamey – Le Niger a décrété vendredi “l’Etat d’urgence” dans plusieurs départements de Tillabéri et Tahoua, deux régions situées dans l’ouest du pays voisin du Mali et souvent victimes d’attaques terroristes meurtrières, selon un communiqué du gouvernement.
Cette mesure accordera des pouvoirs supplémentaires aux forces de sécurité sur les théâtres des opérations dont celui d’ordonner des perquisitions à domicile de jour et de nuit.
Dans ces zones, les attaques “mettent en péril la sécurité des paisibles populations et l’ordre public”, a justifié le gouvernement.
Les régions de Tillabéri et Tahoua sont devenues très instables en raison de nombreuses attaques meurtrières, visant régulièrement des positions de l’armée et des camps de réfugiés, attribuées à des groupes jihadistes maliens liés notamment au Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest
(Mujao).
Ce mouvement est l’une des formations jihadistes visées depuis plusieurs années par l’armée française au Sahel.
Fin février, 16 soldats ont été tués et 18 blessés dans une “attaque terroriste” contre une patrouille de l’armée à Tilwa dans la zone de Ouallam.
Début novembre 2016, cinq soldats nigériens avaient été tués et quatre portés disparus après une “attaque terroriste” contre Banibangou, une autre localité de Ouallam.
En octobre, un peu plus au nord-est dans la région voisine de Tahoua, 22 soldats nigériens avaient été tués lors de l’attaque d’un camp de réfugiés à Tézalit près de Tassara.
Un ressortissant américain y a également été enlevé par des hommes armés et conduit au Mali.
Malgré des frontières considérées comme poreuses, le Niger apparaît comme l’un des pays les plus stables dans une zone en proie aux troubles.
Autour du Niger, Mali, Libye et Nigeria notamment sont tous confrontés à des groupes armés jihadistes.
En 2015, Niamey avait déjà décrété l’Etat d’urgence dans la région de Diffa (sud-est), victime d’incursions meurtrières du groupe islamiste Boko Haram établi dans le nord-est du Nigeria.
La région de Diffa abrite plus de 300.000 réfugiés et déplacés, dont des milliers vivent aux dépens d’une population locale déjà très pauvre, selon l’ONU qui demande à la communauté internationale d’accroître son soutien financier pour leur venir en aide.