Neuf civils ont été tués dimanche soir dans un village de la province du Bam, dans le nord du Burkina Faso, où les attaques se sont multipliées ces dernières semaines, a-t-on appris lundi de sources sécuritaire et locale.
“Des individus armés ont mené une attaque dans le village de Zoura, non loin de Kongoussi, faisant neuf morts, tous des civils”, a déclaré à l’AFP une source sécuritaire.
“Ils sont arrivés dans le village avant l’entrée en vigueur du couvre-feu (18h30 locales et GMT) et ont commencé à tirer peu de temps après”, a déclaré un habitant de Kongoussi.
“Ils ont également saccagé une boutique et emporté du bétail. Pas un jour ne passe sans qu’on enregistre une attaque par les individus armés et le nombre de déplacés qui arrivent à Kongoussi ne fait que croître”, a déploré cet habitant.
Selon des chiffres du ministère en charge de l’action sociale, la région du centre nord où se trouve Kongoussi, enregistre le plus grand nombre de déplacés internes, soit 270.476 personnes sur les 486.360 contraintes de fuir leur domicile.
Dans la même soirée du dimanche, une autre attaque s’est produite contre Barsalogho, une commune de la province du Sanmatenga, dans la région du centre nord, selon la mairie. Les forces de l’ordre ont “réagi avec bravoure et repoussé l’ennemi”, a-t-on ajouté sans fournir de bilan.
Pays pauvre d’Afrique de l’Ouest, le Burkina Faso est pris depuis quatre ans et demi dans une spirale de violences attribuées à des groupes armés jihadistes, certains affiliés à Al-Qaïda et d’autres au groupe Etat islamique.
Samedi, cinq membres des forces de l’ordre ont été tués et onze blessés lors d’une double attaque, toujours dans le nord du Burkina Faso.
Depuis début 2015, les attaques jihadistes, de plus en plus fréquentes et meurtrières, en particulier dans le nord et l’est, ont fait plus de 620 morts, selon un décompte de l’AFP.
Face à cette situation sécuritaire, un couvre-feu a été instauré dans plusieurs provinces du nord.