Le président sortant a été réélu pour un mandat de quatre ans avec 56 % des voix, selon les résultats annoncés par la commission électorale dans la nuit de mardi à mercredi.
Premiers artisans de cette victoire : les électeurs du nord du pays. Muhammadu Buhari obtient un vote plébiscite dans tous les Etats du Nord, dont la démographie est importante. A Kano, il obtient ainsi 1,4 million de voix, tout comme dans sa terre natale, dans l’Etat de Katsina.
Il rafle aussi haut la main les Etats de Bauchi, Borno, Yobe, Zamfara et même de Kaduna. Dans le Nord, « les électeurs expriment une certaine affection pour ce personnage que tous considèrent comme un homme intègre », explique Zakari Yusuf, observateur de la vie politique.
L’influence de Bola Tinubu
Muhammadu Buhari s’est donc assuré un vote de masse, contrairement à Atiku Abubakar, qui bénéficie de l’ancrage du PDP dans le sud et le sud-est du pays.
Et surtout, malgré les défections massives au sein de l’APC, Muhammadu Buhari a pu compter sur les réseaux de Bola Tinubu, homme financièrement influent, qui lui a permis de conforter son assise à Lagos, mégalopole économique du sud du pays.
Les défis qui attendent le président réélu
Muhammadu Buhari en tant que commandant en chef des forces armées est d’abord attendu sur les questions de sécurité. Vaincre les deux factions de Boko Haram est toujours une priorité. Mais, durant les quatre prochaines années, il devra aussi résoudre l’épineuse question des conflits entre fermiers et bergers.
Par ailleurs, Muhammadu Buhari compte aller encore plus loin dans la lutte contre la corruption. Mais il devra aussi prouver que cette lutte n’est pas limitée à ses opposants politiques. Sur le plan économique, le président réélu promet d’accélérer le mouvement de diversification de l’économie nigériane. Et notamment avec des politiques visant à faire du Nigeria une puissance africaine agricole.
Muhammadu Buhari s’est donné comme objectif de créer quinze millions de nouveaux emplois. Il veut former 200 000 jeunes dans les métiers des services, des loisirs et des technologies. Enfin, durant sa campagne électorale, le candidat Buhari a annoncé vouloir réhabiliter 10 000 écoles à travers le pays et engager de nouvelles formations pour les enseignants en sciences, technologies, arts plastiques et mathématiques.
De nombreux observateurs de la vie politique et économique nigériane s’interrogent devant ces promesses. Et beaucoup se demandent si le nouveau président âgé de 76 ans aura les forces et l’énergie nécessaire pour relever tous ces défis.
■ Buhari, l’inflexible
Aujourd’hui âgé de 76 ans, Muhammadu Buhari a gardé sa réputation d’homme strict et inflexible. Cet ancien général a marqué les esprits quand, au début des années 80, il a pris le pouvoir avec un groupe de militaires. A l’époque, il faisait fouetter en public les fonctionnaires qui arrivaient en retard. Cette réputation semble toujours d’actualité comme en témoigne l’avertissement lancé il y a dix jours à quiconque tenterait de tricher lors de la présidentielle : « Ce sera probablement le dernier acte criminel qu’il commettra, j’ai demandé à l’armée d’être sans pitié. »
Muhammadu Buhari est également perçu comme incorruptible, il avait d’ailleurs fait de la lutte contre la corruption l’un des axes majeurs de son mandat, mais les résultats sont mitigés. Certains lui reprochent d’avoir fait de cet enjeu national une vendetta personnelle.
Pour le reste, l’inflexibilité de cet ancien général est parfois vue aujourd’hui comme un penchant un peu trop autoritaire. Et lors de son mandat précédent, Muhamadu Buhari a hérité du surnom « Baba go slow », pour souligner ce que certains considèrent comme une sérieuse tendance à l’inaction. Il lui avait fallu cinq mois pour nommer son gouvernement en 2015.
Un bon vent soufle sur l’Afrique. Avec Bouhari au Nigeria, esperons que Sonko passe au senegal et Gbagbo en Cote d’icoire. Ca ira.
Un grand Africain vient de recevoir un mandat noble de son peuple, PMB est un homme tres integre anti nepotiste et anticorruption, il defend son people et pas les interets Francais ou Britaniques comme le font certains de nos chefs d’Etat Africains.
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