Moubarak emporté par la \révolution du Nil\""

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rnLe président égyptien a décidé, vendredi, de démissionner et de confier la gestion du pays au Conseil supérieur de l’armée.

"Eu égard aux graves circonstances que traverse Égypte, le président Mohammed Hosni Moubarak a décidé d’abandonner la présidence de la République et de confier la gestion du pays au Conseil supérieur de l’armée." De cette façon solennelle, Omar Souleiman, jusqu’ici vice-président, a annoncé au peuple la démission de son chef. Une clameur de joie s’élève à la place Tahrir (la Libération), épicentre de la contestation depuis dix-huit jours. Pendant plus d’un quart d’heure, au Caire, à Alexandrie, et dans Égypte entière, les cris de joie empêchent d’entendre des slogans. Puis, dans la capitale, des voitures parcourent les rues et les avenues en klaxonnant avec force. Le bonheur est général.

Pourquoi Hosni Moubarak est-il revenu sur sa décision ? Le raïs a sans doute cédé à la pression populaire. Le 10 février, à 23 heures, il a annoncé à la télévision qu’il ne quitterait pas le pouvoir, mais qu’il donnait au Parlement l’ordre d’amender certains articles de la Constitution, et à la justice celui de retrouver les coupables des crimes. Il a déclaré confier également à son vice-président certaines de ses prérogatives, tout en gardant la direction de la période de transition. De quoi déchaîner les manifestants place Tahrir : "Moubarak, va-t’en !", "Moubarak, dégage !"… Les cris de rage se poursuivront pendant toute la nuit. Au matin, la place Tahrir accueille toujours des centaines de milliers de personnes, et des groupes venant de tous les quartiers du Caire les rejoignent. À Héliopolis, en début d’après-midi, la foule entoure le palais présidentiel malgré la présence de l’armée, et manifeste sa colère : "Tu ne remettras plus jamais les pieds dans ce palais"… À Alexandrie, le palais présidentiel de Ras El-Tin est également encerclé. À El-Arich, dans le Sinaï, quatre manifestants sont tués et quinze sont blessés dans des affrontements avec la police. À Assiout, en Haute-Égypte, on compte deux morts et une dizaine de blessés. Le peuple est en guerre. Moubarak effectue un rétropédalage.

Il a confié la gestion du pays à l’armée en laquelle le peuple a pleine confiance. Le 11 février 2011 marque le triomphe de la "révolution du Nil".
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rnLe Point.fr – Publié le 11/02/2011 à 17:11

 

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