Le Mot de la Semaine TRANSITION

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En direct: Zida dirige le Burkina Faso, Compaoré serait en Côte d'Ivoire
A gauche, le couple Compaoré, en août 2014 à la Maison Blanche, à Washington. A droite, le lieutenant-colonel Zida, actuel homme clé dans l’armée pour la transition naissante, le 31 octobre à Ouagadougou.
AFP/Brendan SMIALOWSKI/ISSOUF SANOGO

Après l’insurrection populaire qui a chassé Blaise Compaoré du palais de Kosyam, tous les regards sont tournés  aujourd’hui vers Ouagadougou où les négociations se déroulent depuis plusieurs jours  entre le Lieutenant Colonel Yacouba Isaac Zida et l’ensemble des forces vives de la nation Burkinabè.

Ces  négociations ou consultations n’ont que deux objectifs majeurs : d’une part permettre le retrait de l’armée sur la scène politique après plus de 30 ans de gestion et  d’autre part tracer les contours d’une transition, la plus courte possible, avec à la tête une personnalité civile et consensuelle. Les organisations sous régionale comme la CEDEAO et régionale  comme l’UA sont catégoriques sur le retrait des militaires afin qu’ils s’occupent de leurs missions régaliennes. Elles ont même donné un délai au lieutenant Colonel Zida pour qu’il remette le pouvoir aux civils.

Le Colonel Zida, lors de sa toute première conférence de presse a voulu être on ne peut plus clair vis à vis de l’union Africaine tout comme de la CEDAO qui n’ont jamais volé au secours du peuple Burkinabè quand il était en situation de détresse et par conséquent il ne se sent pas lié au délai de 15 jours fixé par ces organisations.

Pour rappel l’UA et la CEDEAO, en dépit de leurs protocoles additionnels signés par les états partie et interdisant le torpillage constitutionnel, n’ont jamais élevé la voix pour rappeler à Blaise Compaoré ses engagements. Elles ont tout simplement abandonné le peuple Burkinabè à son  triste  sort, maintenant que le vaillant peuple de la patrie de Sankara a triomphé de 27 ans de dictature et d’assassinats des opposants et journalistes, les organisations sous régionale et régionale s’empressent pour envoyer des émissaires auprès des forces vives de la nation pour trouver une issue favorable à la crise.

La question que les peuples Africains se posent est celle de savoir à quand la CEDEAO, la SADEC, la  CEAC  voir L’UA  des peuples, car le constat est que ces organisations défendent beaucoup plus les intérêts des chefs d’Etat membres que de leurs peuples.

Mais, comme dirait l’autre le monde a évolué et que la vérité d’hier n’est pas celle d’aujourd’hui. L’insurrection Burkinabè doit servir de leçon aux chefs d’Etat qui ont la moindre velléité de torpiller le cou à leurs constitutions pour se maintenir au pouvoir : Kabila de la RD Congo, Sassou du Congo Brazzaville, Bongo du Gabon, Deby du Tchad, Bonny du Benin, Biya du Cameroun, Kourouziza du Burundi, Kagamé du Rwanda etc.… apprendront à leur dépens si jamais ils tenteront de se maintenir au pouvoir contre la volonté de leur peuple respectif.

A l’intrépide, au vaillant et audacieux  peuple Burkinabè bravo pour le succès, il vient d’écrire une page glorieuse de l’histoire du Faso, par son geste il vient de laver vingt sept ans d’affront,  mais, comme dirait l’autre l’arbre ne doit pas cacher la forêt , l’heure est à la vigilance pour que des ennemis du peuple ne confisquent pas la révolution à des fins inavouées.

Alors vivement une transition apaisée, consensuelle et inclusive dans un laps de temps.

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