Le Kremlin a assuré le 27 juin qu’il n’y avait «aucune raison» d’évoquer un défaut de paiement de la Russie, annoncé par certains médias occidentaux.
«Ces affirmations sur un défaut de paiement russe sont tout à fait illégitimes», a commenté le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, en conférence de presse.
Tandis que des médias soulignaient que des détenteurs d’obligations russes n’avaient pas touché leurs intérêts avant la date limite du 26 juin, Dmitri Peskov a souligné que le paiement avait été réalisé au mois de mai, ajoutant : «Et le fait qu’Euroclear ait retenu cet argent et ne l’ait pas transféré aux destinataires, ce n’est pas notre problème.»
Une justification corroborée dans un communiqué de presse publié par le ministère russe des Finances.
«Nous attirons l’attention sur le fait que conformément à la documentation d’émission un défaut de paiement est constitué par l’absence de paiement de la part du débiteur alors qu’ici le paiement a été effectué à l’avance, le 20 mai 2022. Dans ce cas, ce n’est pas en raison de l’absence de paiement que les investisseurs n’ont pas reçu de l’argent mais en raison des actions de tiers, ce qui n’est pas considéré dans la documentation d’émission comme un cas de défaut de paiement et doit être traité dans le cadre des règles générales de droit régissant les modalités de l’émission, compte tenu de toutes les circonstances et de la bonne foi des actions des parties», a-t-il fait valoir.
La Russie avait annoncé le 20 mai avoir payé des intérêts sur deux dettes à hauteur de 71,25 millions de dollars et 26,5 millions d’euros, soit sept jours avant la date prévue afin d’éviter que ces versements ne soient bloqués sous l’effet de sanctions à partir du 25 mai.
«Il ne s’agit pas d’un défaut de notre pays mais de l’effondrement artificiel et délibéré du système international de règlements», avait dénoncé auprès de l’agence RIA Novosti le vice-président de la chambre haute du Parlement, Konstantin Kossatchev.
Dans son commentaire à la presse, Dmitri Peskov a en outre mis en garde contre toute tentative de l’Occident de s’approprier, sous prétexte d’un défaut, des réserves financières russes gelées à l’étranger dans le cadre des sanctions occidentales frappant Moscou en raison du conflit ukrainien.
«Notre position est bien connue : les réserves [russes] ont été bloquées illégalement. Toute tentative d’utiliser ces réserves d’une manière ou d’une autre serait aussi illégale et constituerait, de fait, directement un vol», a-t-il mis en garde.
La semaine dernière, le ministre russe des Finances, Anton Silouanov, avait affirmé que la Russie s’était acquittée, via un nouveau système en roubles de paiements d’intérêts sur sa dette libellée en dollars, niant en bloc le risque d’un défaut du pays.
Il avait alors accusé les «contreparties étrangères» de refuser d’effectuer des paiements en devises étrangères et de créer ainsi les conditions d’un défaut artificiel, qualifiant la situation de «farce».
Fin mai, la Russie a annoncé qu’elle rembourserait sa dette extérieure en roubles, ne pouvant plus le faire en dollars du fait des sanctions, malgré son importante liquidité financière.
Source: https://french.almanar.com.lb/