Il est connu de tous que la période des élections est propice à toute sorte d’acrobatie pour gagner. Quelle que soit la croyance, personne n’y échappe. Les uns pour se maintenir, d’autres pour remplacer un conquérant. Cela passe par des prières individuelles et/ou individuelles, de la distribution d’aumônes à l’observation de jeûne. C’est la période où les marabouts, féticheurs et autres charlatans se frottent les mains suite aux nombreuses sollicitations dont ils font l’objet. Le moment propice est la nuit pour ne pas se faire remarquer car, « la nuit tous les chats sont gris ». Les parents de jumeaux et autres triplés ont à boire, les vendeurs de colas, de poulets se frottent les mains. Malheureusement c’est la période où les parents doivent rester sur le qui-vive car les disparitions d’enfants, surtout albinos, sont monnaie courante. Les esprits malins nous diront « qu’on n’a rien sans rien ».
En Gambie, après l’attaque meurtrière d’un des fils du Président élu Adama Barrow, les rumeurs vont bon train. Yahaya Djammeh, le Président sortant, exilé en Guinée équatoriale n’avait-il pas tenu 22 ans au pouvoir ? Tirait-il sa longévité au pouvoir du chapelet et au Saint Coran qu’il avait toujours en main ? Des questions que les gambiens se posent.
Son remplaçant, interdit de retourner dans son pays, prêta serment le 19 janvier dans les enceintes de l’ambassade de Gambie à Dakar au Sénégal. Et pendant ce temps l’un de ses fils, Habibou né en 2010, succombait à la suite de morsures de chien le 15 janvier dernier. Pour couper court aux rumeurs les plus fantaisistes, l’entourage du Président affirma que la mort du jeune garçon fait suite aux morsures de chien et non à autre chose, sans explication sur les circonstances du drame. Malheureusement pour le chien, il a subi le même sort après une injection mortelle, selon une source vétérinaire du ministère de l’Agriculture qui a fait une déclaration en ces termes : “Nous avons réalisé des tests qui ont montré que l’animal n’était pas atteint de la rage. » «Nous avons conclu qu’il n’était pas prudent de le laisser continuer à errer dans les rues. Mardi, nous avons administré une injection létale au chien ».
Cette tragédie personnelle frappant Adama Barrow, dans des circonstances mystérieuses en pleine crise politique, a enflammé l’imagination des Gambiens, alimentant notamment des rumeurs de sorcellerie. Dire que c’est le cas de ce pauvre garçon, est un pas que nous nous abstenons de franchir.
Séran SACKO