Mond’actu : Guerre en Syrie : Un vaste piège qui se jouerait sur plusieurs fronts

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Syrie : 3 questions pour comprendre les frappes occidentales
Les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne ont frappé la Syrie samedi 14 avril Crédit : Handout / STR / SYRIAN GOVERNMENT'S CENTRAL MILITARY MEDIA / AFP

Le monde est-il  en train de tomber dans un vaste piège qui se jouerait  sur plusieurs fronts, dans le cadre de la guerre en Syrie ? La question mérite tout son pesant compte tenu de tout ce qui se trame actuellement au Proche et Moyen-Orient. Notamment  dans les conflits en  Irak, Yémen et  en Syrie. Mais aussi et surtout dans l’affaire Skripal qui oppose la Grande Bretagne et ses inconditionnels alliés occidentaux à la Russie. Une affaire qui consacre, de  par sa dimension, la repolarisation du monde en deux.

D’après une sérieuse analyse  publiée dans le Figaro vox / tribune, l’objet de l’affaire Skripal et de l’actuelle montée au front en Syrie, serait  né de la recherche par ses commanditaires, de la nécessité  d’une solidarité sans faille des pays  occidentaux  dans  le cadre de la domination du Levant contre un ennemi commun : la Russie.  Tout serait donc mis en œuvre  pour favoriser  et amplifier cette polarisation. Afin d’isoler davantage le pays des tsars, les alliés occidentaux veulent profiter de cette affaire d’empoisonnement présumé d’ancien espion-double russe pour prendre en son encontre, des sanctions diplomatiques et économiques, voire jusqu’au boycott par les officiels de la prochaine coupe du monde  de football devant se tenir en Russie.

L’Allemagne entre dans la danse et va jusqu’à renoncer à un projet économique, pourtant vital pour son économie, celui du Northstream-2. Ce qui pousse davantage Moscou à durcir ses positions notamment en Syrie et  faire monter la tension. De même, le président Trump bluffe en déclarant que ses soldats plieraient bagages de  Syrie,  avant  de faire volte-face et d’y rester sous le prétexte d’une attaque présumée d’armes chimiques de Damas sur ses propres populations.

Entre temps, l’Arabie Saoudite,  dont le Roi était en tournée aux USA, en Grande Bretagne et en France, devra payer  cher le coût de cette présence.  Et fournir 400 milliards de dollars de contrats à l’économie américaine. Cela permettrait aux américains de consolider leur zone d’influence sur  un vaste territoire  au Proche et Moyen Orient.  Le Royaume wahhabite bénéfierait  ainsi du parapluie militaire américain.

Alors qu’en  réalité, Washington, dans le vaste mouvement de repolarisation du monde, voudrait bien demeurer le pôle principal d’arrimage d’un occident qui doute  beaucoup face à une Chine qui structure à son rythme, un véritable « contre-monde ». L’Amérique, ainsi fébrile, jouerait  son va-tout pour inverser  l’ordre international qu’elle ne contrôle plus. Elle joue à l’affrontement constant  pour réinstaller sa préséance  militaire face à Moscou, Téhéran et Pékin, qui seraient ses ennemis potentiels au Moyen Orient et en Mer de Chine.

C’est pourquoi ce weekend, Washington et ses alliés français et britaniques ont transformé leurs  menaces  en réalité et frappé « punitivement » quelques positions de l’armée syrienne.  Les USA n’ont pas eu besoin, pour cela,  du mandat onusien qu’ils n’auraient  d’ailleurs pas, à cause du veto probable russe. Mais les alliés occidentaux iront-ils, à travers ce jeu subtile,  jusqu’à attaquer l’Iran ou les positions russes en Syrie ? Certainement pas ! Mais que sait-on ?

Gaoussou Madani Traoré

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