VIDÉO. Entre août, quand il épinglait Nicolas Sarkozy sur sa mise en examen, et mars, François Fillon a complètement changé de position.
“Qui imagine un seul instant le général de Gaulle mis en examen ?” s’exclamait François Fillon le 28 août 2016 à Sablé-sur-Sarthe. Alors candidat pour les primaires de la droite, il attaquait Nicolas Sarkozy, son rival de l’époque, sur le volet judiciaire. Le 25 novembre 2016, face à Alain Juppé lors du débat de l’entre-deux-tours, il renchérit : “Les ministres, le président de la République a fortiori, ne doivent pas être mis en examen. (…) Je sais que ce n’est pas juste, qu’il y aura toujours des gens pour expliquer qu’il y a la présomption d’innocence. Mais l’expérience qui est la mienne (de Premier ministre, NDLR) montre qu’on ne peut pas diriger sereinement un ministère quand on a sur le dos une suspicion qui a entraîné une instruction judiciaire.”
Mais les choses se corsent pour François Fillon le 25 janvier lorsque Le Canard enchaîné révèle le PenelopeGate. Il conserve d’abord sa ligne de défense en assurant, le 26 janvier au JT de TF1, qu’il ne serait pas candidat en cas de mise en examen. “Il n’y a qu’une seule chose qui m’empêcherait d’être candidat, c’est si mon honneur était atteint, si j’étais mis en examen. J’ai toujours dit que je ne pourrais pas être candidat à la présidence de la République si j’avais, pas seulement un soupçon, mais s’il y avait une évidence que j’avais transgressé la loi, ça n’est pas le cas” déclarait-il.
Puis après une matinée de rumeurs, François Fillon fait un virage à 180 degrés et change sa défense, en annonçant sa convocation le 15 mars chez les juges d’instruction à fin d’une éventuelle mise en examen, et le maintien de sa candidature. “Je ne céderai pas”, affirme alors celui qui déclarait six mois plus tôt : “Il ne sert à rien de parler d’autorité quand on n’est pas soi-même irréprochable.”