Le militant antiesclavagiste mauritanien, Biram Ould Dah Ould Abeïd fait un caillou dans la chaussure de l’homme fort de Nouakchott. Agacé par la tonalité des dénonciations de l’intrépide jeune leader contre les pratiques d’une oligarchie sur des minorités noires, le chef de l’état a tiré les ficelles dans l’ombre pour reporter le procès de Biram Ould Abeid qui devait s’ouvrir hier jeudi matin à Rosso.
Un camouflet pour dégonfler la bulle médiatique. C’est la stratégie du président mauritanien Ould Abdel Aziz qui recevait hier jeudi à Nouakchott ses homologues du Sénégal, du Mali, du Mali, du Nigéria, du Niger, du Tchad et du Burkina où s’est ouvert un mini-sommet sur la sécurité dans la bande sahélo-saharienne.
À plusieurs centaines de kilomètres, sur les berges du fleuve Sénégal, un autre événement plus insolite devait cristalliser l’opinion nationale et internationale. C’est la symphonie du procès de Biram Ould Abeïd, le jeune leader de la lutte antiesclavagiste en Mauritanie. Coup de théâtre! Son procès est reporté sine die. Martyr ou héros? Nouakchott a opté pour un autre casting pour dégonfler la bulle médiatique que devait avoir ce procès sur fond de buzz. Le chef de l’État mauritanien tient à son mini-sommet.
C’est son ultime rendez-vous avant la grand-messe d’Addis Abeba, prévue fin janvier 2015. Le temps presse pour lui, l’enjeu sécuritaire sahélo-saharien est plus important que l’euphorie du prétoire de son challenger, arrivé en seconde position à l’élection présidentielle 2013. Biram Ould Abeïd intensifie son combat pour la justice, le droit des indigènes, le respect de la dignité humaine contre toutes les formes discriminatoires infligées aux minorités haratines.
PAR ISMAEL AIDARA, RÉDACTEUR EN CHEF
Les AFRIQUES
Des incapable
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