Mauritanie : de retour à Nouakchott, le président Ould Abdel Aziz reprend les rênes du pouvoir

Au lendemain de son retour au pays, après plus de 40 jours de convalescence en France, le chef de l’Etat mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz a immédiatement repris ses activités. Il a ainsi présidé le conseil des ministres, qui n’avait pu, constitutionnellement se tenir durant toute la période de son absence, et posé la première pierre de deux centrales électriques.

Sans attendre le jeudi, jour habituel du conseil des ministres, le chef de l’Etat a présidé ce conseil dimanche matin, approuvant notamment le projet de loi des finances sur le budget de l’Etat 2013. Il a également posé la première pierre de deux centrales électriques.

A cette occasion, il est revenu sur l’accueil que lui ont réservé ses concitoyens :

« Je suis très heureux de me retrouver en Mauritanie chez moi. L’accueil a été grandiose. D’ailleurs, de mémoire de Mauritanien, c’est l’un des plus grands accueils organisés dans ce pays. En atterrissant, j’ai vu même que toutes les artères étaient occupées par des gens qui convergeaient vers la grande avenue. Je crois que c’est une manière de prouver leur attachement, pas seulement à la personne du président mais à la stabilité du pays et au programme aussi du développement dont les retombées se font sentir sur l’ensemble des Mauritaniens ».

Ce développement passe notamment, selon le chef de l’Etat, par l’indépendance énergétique. La première centrale inaugurée doit entrer en activité fin 2014 et fournir 120 mégawatts, ce qui en ferait une des plus importantes centrales d’Afrique de l’Ouest. La deuxième, une centrale solaire, produira 15 mégawatts.

D’ici quelques années, la Mauritanie, aujourd’hui importatrice d’électricité, sera au contraire en mesure d’en exporter, promet le président.

Pression de l’opposition

Malgré le retour du président Ould Abdel Aziz, l’opposition – qui avait dénoncé la vacance du pouvoir – maintient la pression. La COD, Coordination de l’opposition démocratique, lui demande de quitter le pouvoir et exige toujours la formation d’un gouvernement d’union nationale pour préparer une période de transition. Les opposants remettent également en cause la version officielle de l’accident qui aurait provoqué la blessure de Mohamed Ould Abdelaziz. Selon Saleh Ould Hanena, président en exercice de la COD, le chef de l’Etat est dans l’incapacité politique et physique de gouverner.