Au Maroc, les tentatives massives de passage en force vers l’Espagne se multiplient aux frontières nord du Maroc. En l’espace de quatre jours, plus de 850 migrants d’Afrique subsaharienne sont parvenus à franchir la double barrière grillagée de l’enclave espagnole de Ceuta. Cette annonce intervient alors que le Maroc a clairement mis en garde l’Europe d’une possible explosion migratoire depuis ses frontières si son contentieux persistait autour d’un accord de libre-échange sur les produits agricoles.
Depuis onze ans, il était devenu quasi impossible pour les migrants de franchir, à Ceuta et Melilla, les doubles barrières grillagées rehaussées à six mètres de haut et équipées de barbelés tranchants.
En effet, depuis 2005, les candidats au départ vers l’Espagne sont régulièrement refoulés en territoire marocain.
Le Maroc a démantelé, il y a deux ans, les camps de fortune aux abords des enclaves espagnoles et lancé deux campagnes de régularisation à destination de plus de 20 000 sans-papiers. Mais, il y a dix jours, Rabat avait brandi la menace d’une explosion migratoire à ses frontières si le blocage dans l’application de l’accord agricole se poursuivait.
Cet accord, âprement négocié par Rabat il y a dix ans, a été remis en cause en décembre dernier par la justice européenne qui a estimé qu’il ne comprenait pas le territoire contesté du Sahara occidental.
Avec 850 migrants arrivés en Espagne, c’est en tout cas la première fois depuis 2005 qu’un aussi grand nombre de personnes parvient à rejoindre l’enclave de Ceuta clandestinement. Ces enclaves sont par ailleurs revendiquées par Rabat et considérées par le Maroc comme des présides occupées par Madrid.
Publié le 21-02-2017