Maroc-Nigeria: le Roi du Maroc préside la signature de l’accord relatif au projet de gazoduc

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Le roi Mohammed VI a présidé lundi 15 mai, au Palais royal à Rabat, la cérémonie de signature d’accords relatifs au projet du gazoduc Nigeria-Maroc et à la coopération maroco-nigériane dans le domaine des engrais.

Au début de cette cérémonie, le ministre nigérian des Affaires étrangères, Geoffrey Onyeama, a prononcé une allocution devant le souverain dans laquelle il a exprimé les salutations de Muhammadu Buhari au roi Mohammed VI. Il a rappelé la dernière visite du souverain à Abuja lors de laquelle les deux chefs d’Etat avaient décidé d’aller de l’avant dans la coopération entre les deux pays afin qu’elle englobe différents domaines.

La conclusion aujourd’hui de ces accords, après seulement quelques mois de la visite royale au Nigeria, est une preuve de la réussite du partenariat Rabat-Abuja, une réussite à attribuer à la volonté des dirigeants des deux pays à assurer l’implémentation des projets bilatéraux, a ajouté M. Onyeama.

Par la suite, le ministre marocain des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Nasser Bourita, a présenté les grandes lignes du projet du gazoduc devant relier le Nigeria et le Maroc qui n’est autre que l’expression de la vision commune des dirigeants des deux pays, le roi Mohammed VI et Muhammadu Buhari, en faveur d’un co-développement durable, agissant et solidaire du continent africain, basé sur une coopération sud-sud.

Ce mégaprojet, conçu par les Africains pour les Africains, est l’illustration parfaite de la diplomatie de la parole et de l’action, et une nouvelle concrétisation de la vision du roi d’une Afrique maîtresse de son destin, confiante en son avenir, a poursuivi M. Bourita.

Le pipeline Nigeria-Maroc aura un impact positif direct sur plus de 300 millions d’habitants, a-t-il dit, notant qu’il permettra d’accélérer les projets d’électrification dans toute la région de l’Afrique de l’Ouest, servant ainsi de base pour la création d’un marché régional compétitif de l’électricité.

Rappelant les progrès enregistrés et l’expertise accumulée par le royaume en matière de transports, de logistique, d’infrastructures et des énergies renouvelables, M. Bourita a assuré que le gazoduc Nigeria-Maroc, outil privilégié d’intégration et instrument de développement régional, est un projet viable qui vient répondre au besoin croissant de l’Europe de diversifier ses sources d’énergie.

Le directeur de la compagnie pétrolière nationale nigériane (NNPC), Farouq Said Garba, a présenté, pour sa part, les grandes lignes de l’accord de coopération sur le pipeline, signé à cette occasion, entre l’Office national des hydrocarbures et des mines (Maroc) et la Compagnie pétrolière nationale nigériane (Nigeria).

Said Garba a ainsi évoqué les modalités de gouvernance du projet du gazoduc Nigeria-Maroc, le planning des études de faisabilité et d’ingénierie, ainsi que les droits et obligations des parties à ce partenariat gagnant-gagnant.

Intervenant au sujet de la coopération maroco-nigériane dans le domaine des engrais, le président de l’association nigériane des producteurs et fournisseurs d’engrais (FEPSAN), Thomas Ethu, a mis en exergue le renforcement de la coopération entre le groupe OCP et la FESPAN, notant que ce partenariat a permis, dans une première phase, un réel transfert du savoir-faire en matière de développement de structures de blending, de stockage et de transport.

Cette coopération participera également à la modernisation du secteur de l’agriculture, notamment à travers le développement d’une plateforme de produits chimiques basiques et l’utilisation d’engrais de qualité, adaptés aux sols et aux cultures nigérians.

Le directeur général de l’Autorité souveraine d’investissement nigériane, Uche Orji, a, de son côté, parlé de la valorisation des ressources naturelles pour la production d’engrais au Nigeria. Il a, dans ce sens, indiqué que la collaboration entre l’autorité souveraine d’investissement nigériane et le groupe OCP portera sur la prospection et la valorisation des réserves de phosphates existant dans les états du Nigeria (Sokoto, Ogun, Edo, Imo).

Le Nigeria bénéficiera ainsi de l’expérience et de l’expertise marocaine pour développer le secteur des phosphates, a-t-il ajouté.

Le président-directeur général du groupe OCP, Mostafa Terrab, a souligné que le partenariat conclu entre le Maroc et le Nigeria est un modèle de coopération sud-sud.

Il porte sur l’ensemble de la chaîne de valeur agricole, partant de la mise en place de solutions fertilisantes adaptées à la nature des sols et des cultures nigérians, à la disponibilité des engrais sur le marché nigérian et à la mise en place de mesures d’accompagnement auprès des agriculteurs locaux (Mobile school labs, Agribooster), a relevé M. Terrab.

Cette collaboration, qui entre dans sa seconde phase, permettra aussi de maximiser la production locale des engrais à travers la création d’une plateforme de produits chimiques basiques, et de là, de sécuriser l’approvisionnement du marché nigérian en engrais à des prix compétitifs et de renforcer les circuits de distribution locaux.

Le roi Mohammed VI a ensuite présidé la cérémonie de signature d’un accord de coopération sur le pipeline entre le Maroc et le Nigeria. Il a été signé par la directrice générale de l’Office national des hydrocarbures et des mines, Mme Amina Benkhadra, et le président directeur général de la compagnie pétrolière nationale nigériane, Maikanti Kacalla Baru.

Le second instrument signé sous la présidence du souverain est un accord entre le groupe OCP et la FESPAN pour le renforcement des capacités de production et de distribution d’engrais au Nigeria. Il a été signé par Mostafa Terrab et Thomas Etuh.

Cette cérémonie, marquée par la projection de deux films institutionnels sur les retombées socio-économiques des deux projets et leur portée tant régionale qu’internationale, s’est déroulée en présence notamment du chef du gouvernement, du président de la Chambre des représentants, de conseillers du roi, de membres du gouvernement, d’une importante délégation nigériane, de représentants de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), de membres du corps diplomatique accrédité à Rabat, et de plusieurs hautes personnalités.

LEM

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