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Marine Le Pen finit par admettre la défaite de Donald Trump, du bout des lèvres

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La présidente du Rassemblement national a attendu jeudi, après les événements survenus la veille au Capitole, pour reconnaître la victoire du démocrate Joe Biden. Seuls Thierry Mariani et des ex-FN radicaux soutiennent les émeutiers.

Marine Le Pen a attendu jeudi que le Congrès américain certifie l’élection de Joe Biden, deux mois après le scrutin, pour finalement «admettre» la victoire du démocrate à la tête des Etats-Unis. Jusque-là, la cheffe du Rassemblement national profitait des accusations de fraude de l’autre candidat, le président sortant Donald Trump, son favori, pour ne pas reconnaître le résultat, «absolument pas», insistait-elle. Elle faisait partie de «ceux qui ne félicitent pas le futur président des Etats-Unis, parce que je ne considère pas que le match est joué tant qu’on n’a pas terminé les prolongations». Alors qu’aucune preuve de triche massive n’avait été mise en évidence outre-Atlantique, Marine Le Pen estimait en effet que «lorsqu’il existe des recours, il faut que la justice puisse trancher avant de décider de ce qui sort des urnes».

Une délégation au dernier meeting de Trump

Son revirement s’est fait du bout des lèvres. Jeudi, sur France 2, elle s’est contentée de dire qu’«à partir du moment où la certification des votes est effectuée, il n’y a aucune difficulté pour moi comme quiconque d’ailleurs pour admettre que M. Biden est président des Etats-Unis». La veille, après une journée de violences à Washington, des partisans de Donald Trump avaient semé le chaos au sein même du Capitole, temple de la démocratie américaine, provoquant une condamnation unanime de l’ensemble de la classe politique. «Il faut respecter le processus démocratique», a commenté Marine Le Pen, qui s’est dite «choquée»«Je suis la présidente du Rassemblement national, un parti qui aura bientôt 50 ans et qui a connu des défaites. Mais nous les avons toujours acceptées avec beaucoup de respect du processus démocratique.»

Certains dans son camp ont dû s’étouffer : jusqu’à présent, plusieurs cadres du RN contestaient publiquement l’élection de Joe Biden. Et le parti d’extrême droite, qui avait envoyé une délégation assister au dernier meeting de Donald Trump, en Pennsylvanie, n’a rien fait pour les en empêcher. Jeudi, le sénateur Stéphane Ravier, qui avait fait partie du voyage et, depuis, assurait que Trump avait été «victime d’une fraude massive», s’est contenté de retweeter le passage télé de sa patronne : «Tout acte de violence qui vise à attenter au processus démocratique est inadmissible».

«Des Américains désespérés et perdus»

A l’image de Ravier, alors que l’extrême droite radicale, des ex-FN comme Alexandre Gabriac et Yvan Benedetti, ou des membres du groupuscule Génération identitaire se félicitaient des scènes hallucinantes prises de l’intérieur du Capitole, les responsables du RN ont, eux, fait profil bas. Répétant les éléments de langage : Louis Aliot, maire de Perpignan, a considéré que «la démocratie, ce sont les urnes. La violence n’a rien à voir dans le débat démocratique. Ce sont les tribunaux qui sanctionnent les fraudes, pas la rue». Gilbert Collard, dans un style différent a dit que «la démocratie doit être respectée même contre les tricheurs éventuels». Seul Thierry Mariani, ex-UMP élu député européen avec le RN, a dit que les sympathisants pro Trump filmés dans les bureaux des parlementaires américains ressemblaient «plus à des Américains désespérés et perdus qu’à de dangereux miliciens». Marine Le Pen venait d’expliquer au contraire que ces personnes sont des «extrémistes, qui ont tenté d’interrompre un processus démocratique. Je ne confonds pas ces extrémistes avec les 72 millions d’Américains qui ont voté pour Donald Trump et qui n’ont pas envie d’être amalgamés avec ce type de comportements.» En politique, cela s’appelle une cacophonie.

SOURCE: https://www.liberation.fr/

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