
Après la republication de la caricature du prophète Mohamed (PSL), des manifestions de protestations se sont déroulées dans beaucoup de pays africains. Au Sénégal, selon nos informations, ils étaient plus d’un millier de manifestants, après la prière du vendredi. L’AFP indique que plusieurs manifestants ont critiqué le président Macky Sall pour avoir participé à la marche républicaine organisée dimanche à Paris, contre «
le terrorisme », après les attentats qui ont fait 17 morts la semaine dernière en France, dont 12 lors de l’attaque contre l’hebdomadaire satirique. Un drapeau français a été brûlé devant l’ambassade de France, dans le centre de Dakar, par un groupe de manifestants qui ont scandé des slogans à la gloire du prophète Mahomet(PSL), selon des journalistes de l’AFP. Et il a fallu l’intervention de la police qui a lancé des bombes lacrymogènes pour disperser la foule, qui criait
«Allah akbar». Le même vendredi, à Bamako comme à Kartoum en passant par Alger, des manifestations de protestation ont eu lieu. Selon RFI, dans la capitale soudanaise, après la prière collective du vendredi, un millier de personnes ont aussitôt entamé une marche en scandant des slogans dénonçant la Une du dernier numéro de Charlie Hebdo et d'autres slogans hostiles à la France. En majorité jeunes, rapporte RFI, les manifestants ont lancé différents mots d'ordre à la gloire du prophète et de l'islam. Ils ont appelé à marcher sur l'ambassade de France, mais au bout de quelques centaines de mètres les forces de police soudanaises ont bloqué les manifestants, avant de procéder à leur dispersion dans un calme relatif.
Un peu plus tôt, dans la semaine, des centaines de Mauritaniens ont manifesté mercredi soir devant l’ambassade de France à Nouakchott. Au cours de cette manifestation pacifique, qui a été vite cernée par les forces de l’ordre, les marcheurs ont porté des slogans contre le magazine français. On pouvait lire sur les pancartes: «
Je suis contre Charlie qui porte atteinte au prophète Mahomet », «
Nous sommes contre toute forme de violence, mais nous condamnons énergiquement toute atteinte au prophète Mahomet », ou encore «
Pourquoi Charlie s’obstine à porter atteinte au prophète à travers ses caricatures? », etc. C’est au Niger que les manifestations ont pris une autre tournure. Au lendemain d'une violente manifestation à Zinder, deuxième ville du pays, qui s'est soldée par la mort de quatre personnes, la contestation continue de se propager dans la capitale du Niger, Niamey, samedi 17 janvier, toujours pour protester contre la caricature de Mahomet publiée à la « une » de l'hebdomadaire Charlie Hebdo. Au moins sept églises ont été incendiées par des manifestants dans la journée. Les sept lieux de culte, pour la plupart des églises évangéliques, ont été brûlés sur la rive gauche de Niamey, selon un journaliste de l'Agence France-Presse, qui a vu les manifestants se diriger vers la rive droite de la capitale, où il y a aussi de nombreuses églises. Une centaine de policiers anti-émeute protégeaient par ailleurs la cathédrale catholique de Niamey en début d'après-midi. «
Ils n'ont pas eu le temps d'y mettre le feu », a confié un policier nigérien à l'AFP. De nombreux bars, hôtels, débits de boisson ou commerces divers appartenant à des non-musulmans ou tenant enseigne pour des entreprises françaises, ont également été détruits. D'après une source sécuritaire, six groupes de 200 à 300 protestataires semant le chaos dans Niamey ont été dénombrés.
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Publication des caricatures du Prophète à la UNE de Charlie-Hebdo :
La communauté musulmane du Mali dénonce une croisade contre l’islam
«Oui à la guerre contre le terrorisme, mais non à la croisade contre l’islam », c’est le message que la communauté musulmane du Mali, à travers le Haut Conseil Islamique, a voulu donner à la communauté internationale suite à la nouvelle publication des caricatures du Prophète Mohamed(PSL) à la une du journal satirique français Charlie-Hebdo.
Une grande marche de protestation a été organisée après les prières de vendredi sur le boulevard de l’indépendance du Mali le 17 janvier 2015 à Bamako. Ils étaient plusieurs milliers de manifestants, environ 5 000 selon la sécurité et plus de 7 000 selon d’autres estimations, à prendre d’assaut le monument de l’indépendance du Mali après la prière de 16 heures. La marche qui est partie de la bourse du travail s’est vite transformée en un meeting au monument de l’indépendance, où les responsables du Haut conseil Islamique du Mali les attendaient. Sur les différentes pancartes que chaque manifestant tenait en main, on pouvait lire entre autres : «
je ne suis pas Charlie, je suis musulman et j’aime mon prophète(PSL) », «
je ne suis ni Charlie, ni terroriste », «
Abas Charlie, vive l’islam », «
IBK est Charlie, le Mali n’est pas Charlie », etc. Dans le vacarme des slogans comme «
Al Tak Bir, Allahou Akbar», les manifestants ont donné de la voix et du tonus aux différents leaders religieux qui les attendaient au pied du monument. Face à la ferveur, voir l’excitation des manifestants, ces derniers ont appelé les uns et les autres au calme. En premier lieu, le leader spirituel de Ançar Dine Internationale, Chérif Ousamane Madani Haïdara, qui dans ses mots de bienvenue dira que : «
nous sommes contre le terroriste mais aussi contre la caricature du prophète Mohamed(PSL) ». Pour Mahmoud Dicko, président du haut Conseil Islamique du Mali, son institution se démarque de tout message appelant à la haine des autres et à des insultes. L’objectif de cette marche, selon lui, est de lancer un message fort aux dirigeants du monde concernant le respect des libertés de culte. Et en premier lieu, à la France. A ces dires, le peuple malien est reconnaissant envers la France pour tout ce qu’elle a fait pour le Mali en 2013 en débarrassant notre pays des djihadsites. Mais, quand même, «
ce grand pays civilisé, de savoir vivre doit savoir comprendre qu’aujourd’hui, le monde a besoin, qu’on aille ensemble car nous sommes dans un village planétaire», a-t-il dit. De son avis «
Tout les problèmes auxquels le monde fait face aujourd’hui ne peuvent avoir leurs solutions que si on se donne la main», Et cela doit être compris par tous les dirigeants du monde actuel, notamment ceux de la communauté internationale qui détermine la marche du monde, prévient le Check Mahmoud. «
Il y a un malaise, des failles dans la gouvernance mondiale qui ont besoin de réponses. Ces dirigeants du monde doivent avoir le courage de faire le diagnostic. Il ne sert à rien de réagir, mais il faut agir ». Mais le président du Haut conseil islamique du Mali regrette de constater que dans le monde aujourd’hui, les dirigeants n’agissent pas mais réagissent. «
Le monde a besoin qu’il y ait des réponses aux problèmes qui se posent aujourd’hui», souligne le chef de cette institution islamique. Dans une déclaration lue par Mohamed Kimbiry, le collectif des Associations musulmanes du Mali, constate avec une profonde indignation et amertume, une floraison effrénée et incontrôlées d’actes dont la vraie motivation est de susciter et entretenir la peur et les préjugés à l’encontre de l’islam et, de susciter la haine à l’égard des personnes de confession musulmane. Dénonce avec la dernière énergie la haine viscérale du journal satirique français Charlie Hebdo, qui se cache derrière la liberté d’expression pour toucher sensiblement ce que plus d’un milliards d’individus garde au plus profond dans leur cœur, le Prophète Mohamed(PSL) et l’islam. Condamne le silence mi complice, des organisations de défense des droits de l’homme devant ce déchainement islamophobe et autrement raciste, devenu une pathologie politique et sociale qui touche progressivement l’ensemble des pays occidentaux. Lance un appel aux musulmans et à toutes les consciences pétries de valeurs humaniste et universelles pour l’avènement et le renforcement de la liberté de conscience et du respect des droits de l’homme, les vrais.
Abdoulaye Ouattara