Mali: Terrorisme, leadership, gouvernance… Le plaidoyer choc au Forum Crans Montana du ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye DIOP

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Le Chef de la diplomatie malienne Abdoulaye DIOP s’est illustré en véritable star des coulisses. Au Forum Crans Montana, il a tenu haut le pavé devant les décideurs du monde en s’imposant comme un batle des causes justes de la machine diplomatique africaine face aux erreurs géostratégiques occidentales. Infographie

Une vraie star des coulisses. Au Forum Crans Montana, le patron de la diplomatie malienne, Abdoulaye DIOP, l’a bien démontrée en jouant à grosses cordes devant un parterre de convives de haut rang, venus participer à ce raout international des influents décideurs de la planète.  «Les défis les plus importants auxquels nous faisons face dans le monde pour moi, c’est premièrement les défis liés au leadership et à la gouvernance mondiale qui sont en faillite totale et c’est pourquoi nous n’arrivons pas à régler aucun de nos problèmes en ce moment», a affirmé le ministre malien des Affaires étrangères au forum Crans Montana. Pour Abdoulaye Diop, ancien Directeur de Cabinet du Président de la Commission de l’Union africaine avant sa nomination.à la tête de ce stratégique département. Nombre de pays n’ont « ni les dirigeants, ni les organisations qui ont la capacité ni même la légitimité de pouvoir régler les problèmes qui se posent à nous ».

« Et si je prends le cas spécifique du Mali qui est aujourd’hui dans cette difficulté particulière. Je crois que le problème du Mali est lié à une erreur géostratégique monumentale qui a été l’intervention occidentale en Lybie », poursuit le chef de la diplomatie malienne.

«On parle récemment de l’Ukraine. Mais avant l’Ukraine, il y a eu des erreurs stratégiques monumentales qui ont fait qu’on a renversé un régime qui a projeté des rebelles et des groupes terroristes dans le nord du Mali qui a fait qu’aujourd’hui, le Mali a perdu les 2/3 de son territoire», laisse entendre M. Diop, très en verve.

Aujourd’hui, l’insécurité touche l’ensemble de la région. Et ce n’est pas les seules erreurs. Elles sont nombreuses, analyse le ministre malien des Affaires étrangères.

«L’Irak a été attaqué sur la base de prétextes fallacieux. Nous le savons aujourd’hui. En plus de ce qui s’est passé en Syrie, nous avons une répétition de crises qui se passent, parce que nous avons une gouvernance mondiale qui a été dominée par des approches unilatérales qui nous ont amenés dans des problèmes que personne n’assume », martèle-t-il. Avant de renchérir : « aujourd’hui, si on veut repartir à la base, il faut sortir de ce schéma d’agression, de réponse militaire-militariste. Parce que, toutes nos solutions par rapport à la gouvernance mondiale, c’est de favoriser les réponses militaires. Or, nous savons qu’aujourd’hui, en Afrique, notre premier problème, c’est notre jeunesse ». Abdoulaye Diop se dit convaincu que : « si nous arrivons à créer des emplois, industrialiser le continent, faire avancer un peu l’intégration régionale, nous créerons plus de richesses que l’aide au développement peut nous apporter. Et je pense que c’est ça la véritable prévention des conflits. Si nous occupons nos jeunes, nous n’aurons pas à faire face à ces groupes terroristes aujourd’hui.>> Un plaidoyer qui sonne fort et revêt un cachet diplomatique transversal.

Par Hugues DESORMAUX (Confidentiel Afrique)

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