#Mali : Procès du terroriste Al Hassan : La CPI prononce son verdict le 26 juin

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La Chambre de première instance X de la Cour pénale internationale (CPI) prononcera son verdict sur une condamnation ou un acquittement en vertu de l’article 74 du Statut de Rome dans l’affaire « le Procureur c. Al Hassan Ag Abdoul Aziz Ag Mohamed Ag Mahmoud».

Le jugement sera rendu en audience publique dans la salle d’audience 1 de la Cour. L’audience sera également retransmise en direct sur le site internet de la CPI. Les juges peuvent soit acquitter soit condamner l’accusé. Cette information a été rendue publique mardi dernier par la CPI.

Faut-il rappeler qu’Al Hassan, 47 ans, est un touareg membre de la tribu des Kel Ansar.

Il a été arrêté par les troupes françaises de la Force Barkhane avant d’être remis en 2018 à la CPI par les autorités maliennes en exécution d’un mandat d’arrêt délivré à son rencontre par la Cour. Il est accusé de crimes de guerre et crimes contre l’humanité prétendument commis à Tombouctou entre 2012 et 2013. Le procès dans cette affaire s’est ouvert les 14 et 15 juillet 2020. 52 témoins oraux ont été appelés par l’accusation à ce Stade et 22 témoins de la défense ont été comparés en salle d’audience.

Les représentants légaux des victimes, représentant 2.196 victimes dans cette affaire, ont également appelé deux témoins. Le 8 février 2023, la Chambre de première instance X a prononcé la clôture de la présentation des preuves dans cette affaire. Il a également été demandé aux parties et participants de déposer leurs mémoires de clôture. Les conclusions orales de l’accusation, des représentants légaux des victimes et de la défense ont été présentées du 23 au 25 mai 2023. Le prononcé du jugement était initialement prévu pour le 18 janvier 2024, mais la Chambre de première instance X a rapporté le prononcé en raison de l’état de santé du juge président.

Al Hassan est un ex-membre présomptif du groupe Ansar Dine. Son procès, qui avait été confirmé le 6 janvier pour débuter le 14 juillet 2020, intervient après celui de notre compatriote Ahmad Al-Mahdi. Ce deuxième terroriste a été condamné, en août 2016, à neuf ans de prison pour la destruction des mausolées à Tombouctou. Ahmad Al-Mahdi est accusé également d’avoir participé à la destruction des mausolées de Tombouctou, mais également d’être responsable de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité.

Selon le bureau du procureur, à l’origine simple pharmacien vétérinaire et membre d’un groupe qui défendait la cause du «peuple touareg», Al Hassan deviendra agent de la police islamique lors de l’occupation de Tombouctou par les terroristes en 2012. Il a ainsi partagé le dessein des chefs des mouvements Ansar Dine et Aqmi. Il voulait soumettre la population civile à un nouvel appareil de pouvoir fondé sur l’idéologie religieuse. La procureure Fatou Bensouda déclare il y a quatre ans que, Al-Hassan menait lui-même les patrouilles chargées de surveiller la population et de faire respecter les règles de la charia. Il aurait également participé à l’application des décisions du tribunal islamique en infligeant des coups de fouet et d’autres châtiments violents aux personnes condamnées par ce tribunal.

La procureure l’accusait également d’avoir pris part au système de mariages forcés entre des combattants terroristes et des femmes de Tombouctou. Ces mariages forcés sont bien souvent synonymes de viols et d’esclavage sexuel. En plus, d’autres accusations de torture et d’actes cruels pèsent contre ce malien qui comparait devant la Cour pénale internationale. Ces accusations avaient été réfutées par la défense lors de l’audience préliminaire en août 2019. En tout cas tous les regards sont tournés vers la CPI dont le verdict est attendu le 26 juin prochain.

Souleymane SIDIBE

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