Mahamadou Issoufou, refuse d’éloigner son pays de la démocratie

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Bienvenue en Afrique, le point de chute désastreuse de la démocratie bellement conçue par les penseurs occidentaux. Les états de l’Afrique francophone sont caractérisés par une confusion intellectuelle autour de la démocratie. Chacun la définit à la manière qui l’arrange le mieux pour asservir les siens, une fois au pouvoir. Le président nigérien vient de faire une démonstration de grandeur en refusant d’éloigner son pays de la démocratie plénière.

« Je ne vais pas faire un troisième mandat, je ne vais pas toiletter la constitution, je l’ai dit au président Macron que je quitte le pouvoir en 2021, c’est la fin de mon deuxième mandat », c’est en ces termes que le président nigérien surprend plus d’un, selon l’état actuel de la démocratie dupe de l’Afrique francophone. Il ne fera pas un troisième mandat, en tout cas, c’est ce qu’il laisse entendre au cours de sa visite à Paris.

Au moment où s’installe une mode de gouvernance dans la sous-région caractérisée par des manœuvres de remaniement constitutionnelle en vue de faire plus de temps que légitime au pouvoir, Mahamadou Issoufou vient de nous régaler d’une bonne leçon, à certains, à savoir, Alassane Ouattara et Faure Gnassingbé pour ne citer que les deux. Contrairement à ceux-là, le président nigérien dans un élan d’élégance intellectuelle, démontre  vouloir se passer  d’un crime imprescriptible et d’une violation du protocole de la CEDEAO sur la bonne gouvernance et la démocratie, « je ne vais pas triturer la constitution, 2021 est la fin de mon mandat ».  Il n’est pas en effet nécessaire d’en faire tout un plat normalement. Un président qui décide de respecter les lois, un évènement ? Il est loin d’en être un. Cette déclaration ; « je confirme que je ne ferai pas un troisième mandat », ne devrait pas faire du bruit. Mais, après une déclaration du  président Ouattara qui estime il y a quelque jours qu’il est le seul à pouvoir régler les problèmes de la Côte d’Ivoire, d’où un troisième mandat serait nécessaire, à côté de l’actuel  président en exercice de la CEDEAO, qui recrute tous les intellectuels du monde pour justifier ses nombreuses candidatures au Togo, cette déclaration après en être une simple,  est une leçon.

Ce qui inspire plus, le sens démocratique, c’est le fait que la justice nigérienne s’en prenne à l’attelage des opportunistes. Sont appréhendés, ceux qui ont osé soutenir l’idée d’un troisième mandat du président Mahamadou Issoufou.  Si cela marche ailleurs, le Niger est une démocrate exemplaire.

Il paraît toujours ridicule, de voir cette habitude des présidents africains, s’accrocher à tout prix au pouvoir. Si le travail est considérable, même à l’abri des regards qui ignorent bien de choses sur la politique, on peut toujours abdiquer et passer le témoin. Le contraire n’est que défense d’un efficient échec. Cependant, d’ici 2021, un long parcourt peut changer les désirs et humeur, d’un président africain sur les  réalités constitutionnelles de son pays. Si le président nigérien tiendra parole, 2021 nous dira.

YAWO ATIAH

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