Macron a réveillonné avant l’heure avec les troupes françaises au Niger

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Le président français Emmanuel Macron se rend au Niger pour visiter les troupes avant Noël, au lendemain de ses 40 ans. CRÉDITS : LUDOVIC MARIN / AFP

Le président français a rencontré ceux qui sont postés pour lutter contre les djihadistes du Sahel pour un réveillon de Noël avant l’heure.

Emmanuel Macron a réveillonné avant l’heure, vendredi 22 décembre, avec des centaines de soldats français déployés au Niger, leur assurant que « l’effort » sera « maintenu » en 2018 pour lutter contre les groupes djihadistes au Sahel. « C’est une immense fierté d’être là avec vous ce soir », a déclaré Emmanuel Macron, qui avait tenu à respecter la tradition présidentielle de rendre visite aux troupes à l’étranger à l’occasion des fêtes de fin d’année.

« Pour vous, la trêve [de Noël] n’est pas permise, et cela, nous ne l’oublions pas », leur a-t-il dit devant le foyer de cette vaste base installée au bout de l’aéroport de la capitale nigérienne. « Nous avons une pensée pour vos familles, elles portent le poids de votre absence. Elles méritent notre reconnaissance et notre soutien », a-t-il ajouté, le ton grave.

Après La Marseillaise, le président a pris place, au milieu des soldats, pour le dîner de gala spécialement préparé par le chef de l’Elysée, Guillaume Gomez, arrivé de Paris la veille.

Produits de Rungis

Avec des produits entièrement offerts par les grossistes du marché de gros de Rungis, près de Paris, le chef a préparé un menu de haut vol : pâté en croûte Elysée veau-foie gras, volaille des Hautes-Pyrénées rôtie aux morilles et plateau de fromages de toutes les régions françaises.

Le repas s’est terminé par un « Joyeux anniversaire » chanté par l’assistance au lendemain des 40 ans d’Emmanuel Macron. « Je suis très ému », a déclaré ce dernier, avant de découper un grand gâteau bleu-blanc-rouge.

Le chef de l’Etat a ainsi soigné l’armée, cinq mois après le trouble provoqué par la démission choc du chef d’Etat major, le général Pierre de Villiers, en désaccord sur des coupes budgétaires. Son successeur, le général François Lecointre, est présent à Niamey. « J’ai confiance en vous », en particulier pour mener à bien la lutte au Sahel, qui « est une priorité » car « c’est là que se joue notre sécurité, l’avenir d’une partie du continent africain ». « Nous ne devons pas laisser le Sahel aux organisations terroristes (…) [il ne faut pas] que nous leur cédions la moindre once de territoire », a-t-il ajouté, accompagné de la ministre des armées Florence Parly.

« Effort maintenu au Sahel »

Pour lui, l’action engagée depuis 2014, par l’intervention « Serval » au Mali puis par « Barkhane », a « porté des coups d’arrêt significatifs aux groupes » djihadistes, qui ne sont « plus capables d’ébranler un Etat ». Désormais, « dispersés en bandes mobiles », ils « cherchent à frapper de manière asymétrique » dans cette immensité désertique, où « le moindre acacia est une cache potentielle », a-t-il dit. C’est pour cela, a-t-il ajouté, que « l’effort sera maintenu, fortement » en 2018, avec « la volonté : obtenir des victoires claires, importantes, face à l’ennemi », a ajouté le président français.

Le chef de l’Etat devrait de nouveau discuter samedi de ce dossier, dont il a fait l’une des priorités de son début de quinquennat, avec son homologue nigérien Mahamadou Issoufou, qui l’a accueilli à l’aéroport.

« Projets concrets » de développement

Il devrait le féliciter pour sa décision d’engager des moyens militaires supplémentaires dans la force G5 Sahel, qui monte actuellement en puissance avec l’objectif d’atteindre d’ici mi-2018 5 000 hommes venant des cinq pays partenaires.

Le président français va parallèlement annoncer, selon l’Elysée, des « projets concrets » de développement, notamment pour scolariser davantage de jeunes filles, l’une des priorités qu’il avait fixées dans son discours à la « jeunesse africaine » prononcé à Ouagadougou en novembre.

« Le fond du problème n’est pas le terrorisme. C’est le sous-développement, les trafics et l’impact de la croissance de la population. C’est cela qu’il faut résoudre », résume le colonel Colcombel, adjoint au commandant de « Barkhane », le général Guibert.

Dans la matinée, Emmanuel Macron rencontrera les unités présentes sur la base aérienne avancée de Niamey qui, avec 500 hommes, des avions de chasse Mirage 2000, des appareils de transport et des drones, est le « hub aérien » de « Barkhane », la plus importante opération militaire extérieure menée actuellement par la France.

Le Monde.fr avec AFP Le 23.12.2017 à 02h07

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