Après plusieurs mois, des tensions, des manifestations violentes faisant des victimes au Sénégal, le Président Macky Sall vient de renoncer à briguer un troisième mandat. Tout ça pour ça serait-on tenté de dire. C’est dans une adresse solennelle à la nation sénégalaise que le Président du pays de la Teranga a publiquement renoncé, après avoir fait durer le suspense. Si cette décision a coupé court à toutes les supputations relatives à la candidature de Macky Sall, elle ne semble pas résoudre totalement la question de candidature et de toutes les candidatures au Sénégal. Après l’accalmie y aurait-il une tempête violente si l’on venait à invalider la candidature du principal opposant Ousmane Sonko ? Macky Sall permettra-t-il la réalisation de l’alternance dans des conditions de transparence et d’inclusivité ?
Le Sénégal longtemps considéré comme un mode démocratique dans la sous-région en proie à des coups d‘Etat à répétition, a connu ces derniers mois des soubresauts ; menaçant l’unité nationale et la cohésion sociale. Des affrontements violents occasionnant des morts des blessés et des dégâts matériels énormes ont été enregistrés. Le nœud du problème était le troisième mandat du Président sortant Macky Sall. Ce dernier semblait véritablement avoir la volonté n’eut été la farouche opposition de certains leaders politiques sénégalais comme Ousmane Sonko le Président de PASTEF. Tous les signaux étaient perceptibles et tous les actes posés par Macky Sall concouraient à cette velléité de briguer un 3ième mandat. Une justice instrumentalisée et mise aux trousses des opposants pour salir leurs casiers judiciaires, une communication à outrance sur les projets et les réalisations du Président Macky Sall. Le pot aux roses a été très vite découvert par son opposition qui a fait de la rue son arme pour stopper la prétention de Macky Sall. Ça y est, il a renoncé, mais au prix d’énormes sacrifices en vies humaines et en matériels. Si cette décision a été saluée et par le peuple sénégalais et par tous les démocrates à travers le monde, la joie fut de courte durée au pays de la Teranga et surtout pour les partisans de Ousmane Sonko qui voient en cette décision un double piège. Le premier serait la volonté de barrer le chemin de la candidature à Ousmane Sonko qui a déjà l’épée de Damoclès de la justice suspendu au-dessus de sa tête. C’est pourquoi ce dernier et tous ses partisans ont pris le devant en affirmant qu’il n y aurait pas d’élections au Sénégal si la candidature de M Sonko venait à être irrecevable par les instances judiciaires sous prétexte qu’il a été condamné pour corruption de la jeunesse à deux ans de prison ferme.
Le deuxième piège pour Macky Sall serait d’imposer à sa coalition une candidature en formant autour de ce dernier une large coalition afin d’empêcher son ennemi juré Sonko de gagner la présidentielle. En contrepartie de sa protection et pourquoi pas de son retour aux affaires dans cinq ou dix ans. Tout sauf Sonko sera désormais son slogan. Tout porte à croire que ce piège sera déjoué par le résilient peuple sénégalais qui votera pour le candidat de son choix.
En somme, Macky Sall gagnerait en crédibilité et en aura sur la scène internationale en organisant des élections transparentes, crédibles et transmettre pacifiquement le pouvoir à son successeur.
Oumou SISSOKO
