Macky Sall-Ousmane Sonko : l’arbitrage de la presse burkinabè

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Du côté du Pays des hommes intègres, les médias passent au crible le face-à-face entre le chef de l’État et son principal opposant. Le prétexte : l’annonce par le premier de sa décision de ne pas participer à la présidentielle du 25 février 2024.

La grosse actualité politique de cette semaine au Sénégal intéresse beaucoup de médias étrangers. Ceux du Burkina Faso ne font pas exception. Dans des articles repris par Bés Bi, le site d’information Wakat Séra et le quotidien burkinabé le plus lu du pays, L’Observateur Paalga, se sont penchés sur la décision du Président Macky Sall de ne pas briguer un troisième mandat lors de la prochaine présidentielle. Ces deux médias se sont penchés sur cette actualité en scrutant ses éventuelles conséquences sur l’avenir politique de Ousmane Sonko, le principal opposant au régime.

Même s’il considère que personne ne devrait crier au scandale si le chef de l’État n’avait pas été applaudi pour son choix, Morin, la plume de Wakat Séra, estime que le dirigeant sénégalais «mérite la reconnaissance d’un pays qui était encore sur le point de s’embraser parce que d’autres le voulaient ainsi». L’auteur de l’article fait ainsi référence aux manifestants qui ont mis Dakar et Ziguinchor sens dessus dessous, début juin, avec des émeutes qui ont fait au moins seize morts.

Sortir par la grande porte ? «Pas vraiment»

«Il faut espérer au moins qu’au Pays de la Téranga le débat est définitivement tranché avec ce qu’on pourrait appeler la ‘jurisprudence Sall’ qui, pour ses partisans, entrera dans l’histoire du Sénégal et sortira par la grande porte», prie D. Evariste Ouédraogo de L’Observateur Paalga.

Ce dernier se montre cependant peu convaincu que Macky Sall, du seul fait qu’il a renoncé à briguer un troisième mandat consécutif, sortira par la grande porte. «Le fait même qu’il ait caressé ce secret espoir restera quand même une tache noire sur son costume présidentiel», tranche Ouédraogo.

Le journaliste de L’Observateur Paalga s’interroge d’ailleurs sur la véritable motivation du Président sénégalais : «A-t-il vraiment pris cette ‘décision longuement réfléchie’ par conviction républicaine ou a-t-il été contraint et forcé de renoncer aux intentions qu’on lui prêtait, suite aux multiples pressions internes et externes, et surtout à la bronca de la rue qui n’a cessé de gronder depuis de longs mois, avec à chaque manifestation son lot de cadavres et de dégâts matériels ?»

«Mauvaise foi manifeste»

Les deux médias burkinabè n’ont pas manqué d’égratigner Ousmane Sonko. L’Observateur Paalga considère qu’il a une «grande part de responsabilité» dans les violences qui ont endeuillé le Sénégal ces dernières années. Wakat Séra en écho : «S’il faut reconnaître cette propension des politiques à mettre en danger la vie de leurs compatriotes pour des causes personnelles, ce ne serait pas vain de dénoncer cette attitude anti-citoyenne d’Ousmane Sonko qui, tout en aspirant à diriger un pays, met à mal son institution pilier, la justice.»

Morin de rajouter une couche dans son réquisitoire contre le président de Pastef : «Nul ne pouvant se prévaloir de ses propres turpitudes, Ousmane Sonko, à moins de faire preuve de mauvaise foi manifeste, ne peut accuser le pouvoir de cabale contre sa personne. À moins que ce soit Macky Sall qui lui a donné l’adresse du salon de massage ‘Sweet Beauté’ ou qui l’y a conduit, le tenant par la main !»

À l’heure où est évacuée la question du troisième mandat, «une de ses revendications matricielles», L’Observateur Paalga se demande ce qui «sera la nouvelle stratégie du leader du Pastef». Toutefois le quotidien le plus lu au Burkina Faso s’est fait une religion : «En vérité, quand bien même Macky Sall s’est auto-disqualifié, il y a peu de chance que le prochain Président du Sénégal soit celui qui traîne deux casseroles judiciaires en ce moment, l’une aussi bruyante que l’autre.»

Source: seneweb

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3 COMMENTAIRES

  1. Bonne analyse .
    Je doute que la solution Moi ou la cahot soit payante à long terme.
    Macky c’est déjà de l’histoire.
    Tournons nous vers l’avenir

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