M. Ould Abdel Aziz: «je dirige toujours la Mauritanie»

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Le président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, rentre à Nouakchott le samedi 24 novembre.
REUTERS

Le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz doit rentrer samedi 24 novembre en Mauritanie, après plus de quarante jours passés en France. Il a été soigné dans un hôpital parisien après avoir reçu une balle par erreur, selon la thèse officielle, de la part d’un officier mauritanien lors d’un contrôle routier le 13 octobre. Dans une interview accordée hier, vendredi 23 novembre, à RFI et au journal Le Monde, le président revient sur sa blessure, son état de santé, ses relations avec l’opposition. Il nous explique aussi toute l’importance de privilégier le dialogue dans le dossier malien avant toute intervention militaire.

Monsieur le président, comment allez-vous ?

Globalement, ça va. Je n’ai plus ma forme d’avant l’incident, mais je commence à récupérer. Ca a été très dur effectivement au départ. Mais dieu merci, je m’en sors très bien.

Beaucoup de Mauritaniens ont été étonnés par la durée de votre convalescence ici en France. Est-ce qu’il y a eu une rechute, des complications ?

Il n‘y a pas eu de rechute. Il n’y a pas eu de complications. C’est la prudence des médecins qui ne voulaient prendre aucun risque, parce qu’ils avaient la responsabilité de me remettre sur pied très rapidement. Quand j’ai été blessé, j’ai commencé à perdre du sang. Heureusement, la plupart des organes n’ont pas été touchés. Seuls des organes dits d’évacuation, tels que l’intestin et le colon, ont été touchés. La balle les a traversés à plusieurs reprises, il a fallu recolmater et suivre l’évolution des points de suture, la cicatrisation, qui est assez complexe. Heureusement, j’étais en forme, ça a beaucoup aidé à cette reprise rapide des choses.

Comment va se passer votre suivi médical maintenant. Est-ce que vous allez devoir revenir souvent en France ?

Ce sont les médecins qui décident. C’est eux qui vont fixer des rendez-vous auxquels je suis obligé de répondre.

Qui a dirigé le pays pendant votre absence ?

C’est moi qui l’ai dirigé et c’est moi qui le dirige toujours. Je suis en contact permanent avec le Premier ministre, les ministres, la majorité, les partis politiques. J’agissais, et j’agis toujours comme si j’étais sur place.

Vous le savez, la nature a horreur du vide. Est-ce que vous n’avez pas craint à un moment donné, pendant votre absence, que des militaires en profitent pour prendre le pouvoir ?

Je crois que les militaires ont autre chose à faire. J’ai totalement confiance en l’armée mauritanienne. Je n’ai à aucun moment eu de craintes […]. L’Etat est là, le gouvernement est là, et personnellement, je ne vois aucun signe de faiblesse ni de fin de régime. La situation du pays est l’une des meilleures qui soit.

Est-ce que l’accident dont vous avez été victime a changé quelque chose chez vous et va changer votre façon de gouverner ?

L’accident ne fera qu’augmenter ma détermination à lutter contre les fléaux qui minent mon pays.

Est-ce que vos rapports avec l’opposition peuvent évoluer ?

Cela ne tient qu’à l’opposition. De toute façon, nous leur tendrons la main, mais que l’opposition sache, que, pour arriver au pouvoir, les choses doivent se passer par les urnes et que, sans les urnes, on ne peut pas réclamer quelque chose. Si demain ou après-demain, nous avons des élections législatives et que les choses s’inversent, on est prêts à faire des gestes nécessaires pour le pays.

Un mot du dossier malien. Est-ce que vous êtes prêt, si on vous le demande, à envoyer des troupes en cas d’intervention militaire africaine au nord du Mali ?

Je crois que le problème pour nous n’est pas posé maintenant et la demande n’a pas été faite par qui que ce soit. Le problème actuellement est entre les mains de la Cédéao [Communauté économiques des Etats d’Afrique de l’Ouest, ndlr]. Actuellement, nous suivons un peu les choses et attendons. Nous ne pensons pas réellement, et nous ne conseillons pas, qu’il y ait une guerre ouverte avant d’essayer d’épuiser tous les recours.

A Alger ou Ouagadougou, les autorités prônent le dialogue avec le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), mais surtout avec le groupe Ansar Dine. Est-ce que vous êtes d’accord avec ça ?

Je ne peux pas être totalement d’accord avec des groupes ou des mouvements qui ont, paraît-il, des accointances avec le terrorisme. Je ne pourrai pas être d’accord avec eux. Je ne peux pas croire non plus en la fiabilité de ce qu’ils peuvent dire. En tout cas, je recommande beaucoup de prudence.

C’est une erreur de négocier avec eux ?

Je ne dis pas que c’est une erreur mais en tout cas, il faut être très prudent.

RFI / 24/11/2012

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8 COMMENTAIRES

  1. il a bien parlé mais POUQUOI est il allé se faire soigné en France;N’aurait il pas encore construit un hopital comme celui ou il s’est fait guerrir labà ,pour le pauvre mauritanein .L’HONNEUR N’A DE SENS QUE POUR LE PETIT PEUPLE.

  2. En tout cas question de de negocier avec le mlna ansar dine et mujao Il faut etre extremement prudent. Le sahel doit etre nettoyer de tous ces vermines…

  3. Vous connaissez ce president ? C’est lui qui a instauré dans son pays de misereux la carte de sejour pour les etrangers !
    Monsieur le journaliste ce personnage ne vaut meme pas l’encre du papier que vous avez utiliser pour ecrire votre article.
    Depuis l’independance de la mauritanie , des chefs d’etats se sont succedés , mais il est le plus pire.
    Savez – vous d’apres les rumeurs ils est senegalais ?

    • Un petit de respect pour la Mauritanie et les mauritaniens dont le pays n’est pas “miséreux “. Ensuite cet homme est le Président le plus aimé par ses concitoyens nécessiteux et qui ont toujours été laissés pour compte. Demandez aux réfugiés revenus du Sénégal et les victimes du régime passé qui sont entrain d’être indemnisés et régularisés. Cet homme a toujours combattu mes terroristes. Cet homme est attaché à l’unité et l’intégrité territoriale du Mali. Il conseille de résonner les maliens du Nord qui se démarquent du terrorisme et des revendications farfelues pour favoriser une solution définitive à ce problème du Nord. Mais il précise qu’il “ne fait pas confiance à ce que ces groupes disent” et recommande de négocier avec eux en étant prudent.

      Une partie de ses propos n’a pas été transcrite. Dans sa réponse à la question de participation à une intervention, il précise :” la demande n’a pas été faite par qui que ce soit. Le problème actuellement est entre les mains de la Cédéao . La Mauritanie et l’Algérie sont des pays en dehors de cette structure. Néanmoins, nous sommes membres de l’UA, de la communauté internationale et il s’applique à nous tout ce qui peut s’appliquer à un Etat membre des Nations Unies et de l’UA. Actuellement, nous suivons un peu les choses et attendons”…

      Cela veut dire beaucoup de choses!!!

      • Corrections: – un petit peu de respect
        – les terroristes
        – raisonner

        NB : la carte de séjour existe dans tous les pays qui gèrent bien la situation migratoire. Mais, cet homme (le Président Aziz) a ordonner l’abandon du timbre fiscal prévu pour donner gratuitement les cartes de séjour aux expatriés vivant en Mauritanie. Donc !!!

      • Je s’excuse pour les mots utilisés pour les mauritaniens . Mais contre je persiste et je signe par rapport à votre president , ne faites pas semblant ! Vous savez que j’ai tout à fait raison .
        Virez celui là et remplacez le par un autre et vous verrez que les mauritaniens se sentiront mieux ( par un bon cet fois ci )

    • AMBAFOPIAN,un peut d’humilité 👿 . les mauritaniens sont des frères pour moi autant qu’algérien ;et quelque soit l’avis des mauritaniens sur leur président je lui souhaite bon rétablissement.

      QUAND AUX CARTES de séjour tout les pays qui se respectent,l’imposent pour des raisons de vivre ensembles.
      pourquoi tu penses qu’au mali ,les étrangers se baladent comme ils veulent ?.
      ne le prend pas mal si juste une question. 😆

  4. Il est clair,qu´il y´a lieu,de distinguer entre les terroristes,et ceux qui pretendent avoir des doléances politiques.Ansar dine,qui compte dans ses rangs quelques-uns de mes compatriotes malfrats,a des affinités manifestes avec AQMI,et sont auteurs de plusieurs assassinats,rapt,et lèse-majesté occupation d´une partie d´un etat indépendant,et á ce titre est un mouvement est terroriste.Il est clair aussi que le MNLA,n´est pas tant innoncent,mais jouit d´une légitimité partielle,car il ne represente pas la totalité des tourègues,mais la logique commande pour nos frères maliens de discuter avec lui,afin de stabiliser une situation qui perdure depuis des decennies.

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