Mi-avril, plus de 200 lycéennes avaient été enlevées par des membres de Boko Haram à Chibok, dans l’État de Borno situé dans l’extrême nord-est du Nigeria. Six mois après, en dépit de l’aide internationale, de l’opération militaire en cours, de la mobilisation médiatique, on est toujours sans nouvelles des jeunes filles. À Lagos, la capitale économique, le sujet ne fait plus couler beaucoup d’encre, mais l’indignation est toujours là.
Sur le pont de Falomo Ikoyi à Lagos, il y a six mois que des pancartes rouges avec des figures sans visages ornent le rond-point, rappel des jeunes filles disparues. Au milieu des embouteillages, passants et automobilistes y prêtent à peine attention. Mais l’indignation suscitée par cet enlèvement de masse échauffe encore les esprits.
« Qu’est-ce que des enfants ont fait pour qu’on veuille les kidnapper ? S’énerve un passant. C’est vraiment mal. Six mois, vous imaginez ! Il y en a sans doute qui sont enceintes maintenant. Six mois ! C’est une aberration de les appeler « filles », certaines sont désormais des femmes ! »
Que sont vraiment devenues les lycéennes de Chibok, personne ne le sait. Le mouvement« Bring back our girls » tente timidement de maintenir la pression. Mais le sujet ne fait plus la Une des quotidiens nigérians.
« Le gouvernement ne fait pas grand-chose »
« Il y a des individus, des particuliers qui agissent pour que ces jeunes filles soient libérées. Il faut qu’elles reviennent. Mais le gouvernement, lui, ne fait pas grand-chose, regrette un autre homme. Il n’y a pas d’action tangible et censée qui ait été décidée par des autorités en faveur de leur libération. Il leur suffirait de trois semaines pour régler le problème mais là, ils sont insensibles, ils se comportent comme s’ils ne se souciaient pas de leur sort ».
Le chef de l’État, Goodluck Jonathan, a répété à plusieurs reprises que les lycéennes seraient libérées, mais les Nigérians ne se font pas trop d’illusions.
Par RFI