Dans son discours d’ouverture des travaux, Augustin Cissé, président du réseau « Osons parler de la drogue au Mali ( Opdm) », a indiqué que le Mali, à l’instar des autres pays de l’Afrique de l’Ouest, n’est plus seulement une zone de transit de la drogue mais aussi et malheureusement un pays où la consommation prend des proportions importantes. « Il y a la drogue dans la cité, mais la drogue n’est pas encore un sujet de débat public. Il est donc plus que temps d’en parler et d’agir pour éviter le pire », a-t-il déclaré. Mme Christine Kafando, membre de la Commission Ouest-Africaine sur les drogues, a abondé dans le même sens a dressé le tableau pas reluisant du constat fait par la commission en Afrique de l’Ouest .Dans certains pays de la région, souligne le rapport, les détenteurs du pouvoir, les services de sécurité ou des groupes extrémistes se livrent à une concurrence pour se tailler une part du gâteau dans le trafic de drogues, aggravant de la sorte l’instabilité politique et la corruption. Les processus électoraux en Afrique de l’Ouest sont vulnérables à la corruption liée à l’argent de la drogue. Les liens entre les trafiquants et les réseaux terroristes sont le plus souvent des liens opportunistes plutôt qu’idéologiques. L’interdiction, bien qu’elle progresse, est confrontée à un manque de moyens et des ressources limitées et parfois à une ingérence par ceux qui sont bien placés. En général, ce sont les usagers, les petits revendeurs et les «mules» (passeurs de drogues) qui font l’objet de poursuite judiciaire.
Cependant, pour arriver au bout de ce fléau, la commission Ouest-Africaine a proposé des pistes de solution à travers des recommandations suivantes : reformer et harmoniser les législations sur les drogues en se fondant sur les normes minimales existantes ou en cours d’ élaboration, et poursuivre la décriminalisation de l’usage de drogues et des infractions mineures et non-violentes ; protéger nos institutions nationales et le processus démocratique de l’infection de l’argent de la drogue etc. Toutefois la commission Ouest Africaine invite les Etats à lutter également contre les effets de la drogue à travers une politique informée, humaine et coordonnée .Et ce, à travers le financement de la prévention, le traitement et la réduction de risque.
Boubacar SIDIBE
La drogues est devenu une maladie mondiale sans remède
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