Les travaux de la 17è Conférence des Parties à la Convention cadre des Nations unies sur le changement climatique se poursuivent à Durban, la capitale du Kwazulu Natal, le berceau du royaume du grand roi zulu Chaka.
Le segment de haut niveau auquel prennent part les ministres et les chefs de gouvernement a débuté, hier, mardi. Le ministre de l’Environnement et de l’Assainissement, Tiémoko Sangaré, arrivé dimanche à Durban, a pris la direction du groupe africain en sa qualité de président de la Conférence ministérielle africaine sur l’environnement. Dès dimanche après-midi, il a présidé une rencontre de consultation qui a réuni les négociateurs africains et les ministres de l’environnement du continent. L’objectif était de bien informer l’ensemble des ministres présents sur le déroulement des négociations et de réaffirmer la position commune africaine adoptée à Bamako en septembre dernier. L’ensemble des ministres participants à la rencontre ont souligné la nécessité pour l’Afrique de parler d’une seule voix pour se faire entendre dans ces négociations où les grandes nations industrialisées vont s’employer à imposer leurs points de vue.
En gros, l’Afrique réclame une seconde période d’engagement du Protocole de Kyoto qui expire à la fin de ce mois. Le Protocole impose aux pays industrialisés de réduire significativement leurs émissions de gaz à effet de serre afin d’éviter une catastrophe à la planète. Les recherches scientifiques ont, en effet, démontré que ce sont les émissions de gaz à effet de serre qui sont à l’origine du réchauffement du climat, faisant fondre les glaces des deux pôles pour élever le niveau des mers, trouant la couche d’ozone pour exposer la terre aux rayons ultraviolets du soleil. Tous ces phénomènes engendrent des périls climatiques comme les sécheresses, les inondations, les ouragans. Autant de phénomènes auxquels les pays africains et les Etats insulaires sont les plus vulnérables. Notre continent, particulièrement vulnérable aux effets du changement climatique, milite par conséquent pour la mobilisation de financements importants qui permettraient aux pays déjà éprouvés par les phénomènes climatiques de mettre en œuvre des mesures d’adaptation et d’atténuation. La position africaine s’adosse aux conclusions des experts du climat qui avertissent dans une belle unanimité que pour sauver notre Terre, il faut éviter que la température augmente au-delà de 2°C. Les experts soulignent aussi qu’il est indispensable d’aider les pays vulnérables à lutter contre les effets du changement climatique. L’Allemagne vient, à ce propos, de donner l’exemple aux pays riches en accordant au Mali et à la Grenade un appui financier destiné à la lutte contre le changement climatique.
En vertu de la convention de financement signée mardi matin à Durban par le ministre allemand de l’Environnement, Norbert Rottgen, et notre ministre de l’Environnement et de l’Assainissement, Tiémoko Sangaré, le Mali bénéficie d’un financement de 10 millions d’euros (6,5 milliards de Fcfa). Le projet durera 5 ans et opèrera dans le domaine de l’adaptation au changement climatique. Avant d’apposer sa signature au bas du document, Tiémoko Sangaré a remercié l’Allemagne, et confirmé que ce financement permettra à notre pays de mettre en œuvre des mesures permettant de faire face aux effets du changement climatique. Norbert Rottgen a, lui, assuré que son pays était très sensible à la situation des pays qui souffrent du fait du changement climatique et appelé tous les pays riches à apporter leur aide aux peuples éprouvés par les effets néfastes des phénomènes climatiques violents de plus en plus fréquents.
Bréhima TOURE
CM/MEA