Renforcer les compétences d’enquête et de compréhension des mesures de sécurité, leur fournir des outils pratiques pour collaborer entre eux au niveau international sur les enquêtes relatives à la corruption, aux crimes organisés et à l’extrémisme violent, tels étaient entre autres thèmes de l’atelier de formation sur le journalisme d’investigation dans la sous-région Sahel. Les travaux se sont déroulés du 18 au 20 avril 2017 à Ouagadougou. Cet atelier a enregistré la participation d’une soixantaine de journalistes d’Afrique de l’Ouest et du Tchad, d’organismes de lutte contre la corruption et de certains grands réseaux de journalistes internationaux.
La Cellule Norbert Zongo pour le journalisme en Afrique de l’Ouest (CENOZO), l’ONUDC et l’ambassade des Etats-Unis à Ouagadougou viennent d’organiser une rencontre internationale au profit des journalistes d’investigation. À l’ouverture des travaux, le ministre Burkinabè de la Communication, Remis Fulgence Dandjinou, a remercié tous les participants avant de leur donner l’assurance du soutien et de l’accompagnement des autorités du Burkina Faso.
Andrew Young, l’ambassadeur des Etats-Unis, a salué l’initiative qui entre en droite ligne des objectifs de son gouvernement. Car, à l’en croire, seule la presse peut aider les populations à combattre la corruption, la délinquance financière et la lutte contre l’extrémisme. Selon le diplomate américain, toutes les initiatives allant dans ce sens seront soutenues et encouragées par son pays.
Quant au président du conseil d’administration de la CENOZO, le journaliste bissau-guinéen, Allen Yero Emballo, il est revenu sur les objectifs de la CENOZO, mise en place pour promouvoir le journalisme d’investigation en général et celui dans les domaines de la corruption, de la mal gouvernance, du crime organisé et de la violation des droits humains en Afrique de l’Ouest.
Les objectifs poursuivis sont plus spécifiquement de susciter des investigations journalistiques en Afrique de l’Ouest sur des cas de corruption, de la mauvaise gouvernance, du crime organisé et de la violation des droits humains avec des ramifications transnationales ; de former et d’encadrer des journalistes ouest-africains à conduire des investigations d’une manière professionnelle, sécurisée et efficace.
Pendant les 4 jours de formation, les journalistes ont appris beaucoup, sur des modules comme : comment publier des histoires bien documentées sur la corruption, le crime organisé dans la sous-région. Les techniques de journalisme d’investigation, l’assistance juridique et toute autre action de soutien nécessaire à leur protection ; comment octroyer des subventions pour entreprendre de l’investigation sur la corruption et le crime organisé, étaient entre autres modules au programme de cette formation.
Les différents modules ont été présentés par le Centre national de presse Norbert Zongo (CNP-NZ) du Burkina, Media fondation for West Africa (MFWA), le Consortium international de journalistes d’investigation (ICIJ), l’Organisation des Nations unies contre la drogue et le crime organisé (ONUDC), Reuters, David Izadifar, expert indépendant. Celui-ci a surtout parlé de la corruption et de l’extrémisme violent dans la région du Sahel.
La cérémonie de clôture des travaux de cet atelier a été présidée par notre confrère et non moins ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso, Alpha Barry. Il a beaucoup insisté sur la place des journalistes d’investigation, avant de s’appesantir sur l’exemple de Norbert Zongo et l’enquête qui lui a coûté la vie. M. Alpha Barry a encouragé les journalistes à aller dans le sens des enquêtes, mais des enquêtes bien «fouillées».
Comme à l’ouverture, à la clôture des travaux, Allen Yero Emballo a remercié tous les participants, les partenaires de la CENOZO et le Burkina Faso. Pour lui, cette formation est la première activité de la CENOZO ; elle marque aussi le lancement des activités des journalistes d’investigation. En effet, la CENOZO a désormais un règlement intérieur, un plan stratégique, un plan d’action. Et des démarches sont en cours pour la reconnaissance officielle de la CENOZO, la mobilisation des financements, etc. Ces tâches sont confiées à son conseil d’administration composé de 7 membres.
Et d’après Samuel De Jaegere, conseiller anti-corruption (ONUDC), Bureau régional pour l’Afrique de l’Ouest, le plus important a été fait. De Saly Portudal au Sénégal à Ouagadougou au Burkina Faso, l’ONUDC a accompagné les journalistes dans leur réflexion, «maintenant ils doivent travailler pour produire des résultats». D’autant que, selon lui, les journalistes ont été outillés. Il a par ailleurs assuré que l’ONUDC ne va pas laisser tomber son bébé, mais souhaite que la cellule se mette en action afin de faire bouger les choses en matière de lutte contre la corruption, le trafic de drogue et l’enrichissement illicite.
Kassim TRAORE
ce sont les british qui sont les spécialistes de ce genre de chose…
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