L’Union européenne devait réaffirmer vendredi être prête à aider le Mali à reprendre le contrôle du Nord occupé par des islamistes armés, en planifiant une mission militaire d’entraînement de l’armée malienne, selon un projet de déclaration obtenu par l’AFP.
Réunis à Bruxelles, les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE vont promettre d'”aider le Mali dans ses efforts pour rétablir l’Etat de droit et réétablir un gouvernement pleinement démocratique exerçant son autorité sur l’ensemble du territoire malien”, indique le projet de déclaration devant être approuvé dans la journée.
Cette confirmation intervient alors que devait se tenir à Bamako une réunion internationale de haut niveau destinée à peaufiner une stratégie de reconquête militaire du nord du Mali dont le principe est acquis.
“L’UE va étudier de l’aide à la force internationale militaire en accord avec la résolution du conseil de sécurité de l’ONU 2071 et accélérer la planification d’une possible mission dans le cadre de la Politique de défense et de sécurité commune afin d’aider à la réorganisation et l’entraînement des forces de défense maliennes”, précise le texte.
L’UE y réaffirme sa volonté de reprendre graduellement sa coopération au développement avec les autorités maliennes “une fois qu’une feuille de route crédible et consensuelle sera adoptée en vue de la restauration de l’ordre constitutionnel”, déjà entérinée en début de semaine par les ministres européens des Affaires étrangères.
L’Europe l’avait suspendue à la suite du coup d’Etat de mars 2012, “en attendant que la situation se clarifie”.
Par ailleurs, les dirigeants européens devaient préciser qu’ils se réservaient “l’option d’adopter des sanctions ciblées contre ceux impliqués dans les groupes armés au Nord Mali et ceux qui empêchent le retour à l’ordre constitutionnel”.
Le 12 octobre, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté une résolution préparant le déploiement d’une force militaire internationale de quelque 3.000 hommes au Mali, donnant 45 jours à la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) pour préciser ses plans.
Les pays de la Cédéao, seuls prévus pour envoyer des troupes au Mali, devront ainsi commencer à fournir “leurs grandes lignes stratégiques” en vue de l’intervention soutenue par l’ONU, l’Union européenne (UE) et l’Union africaine et, sur le plan logistique, par des pays comme la France et les Etats-Unis, selon des sources diplomatiques occidentales.