Federica Mogherini, haute Représentante de l’Union européenne pour la politique étrangère et de sécurité commune, a appelé lundi le pouvoir turc à respecter la démocratie et les droits de l’homme, dans la foulée du putsch manqué. Les Etats-Unis soutiennent la Turquie dans sa volonté de traduire en justice les auteurs du coup d’Etat manqué mais appellent le gouvernement à préserver l’Etat de droit, a également déclaré le chef de la diplomatie américaine.
“Nous appelons au plein respect de l’ordre constitutionnel en Turquie. L’Union européenne souligne l’importance du maintien de l’Etat de droit dans ce pays”, a dit, lors d’une conférence de presse, Federica Mogherini, haute Représentante de l’Union européenne pour la politique étrangère et de sécurité commune.
“Il faut que la Turquie respecte la démocratie, les droits de l’homme et les libertés fondamentales”, a-t-elle dit à Bruxelles, où se tient ce lundi une réunion de crise des ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne sur la Turquie.
Le putsch militaire manqué, dans la nuit de vendredi à samedi, a fait 290 morts et plus de 1.400 blessés en Turquie selon le dernier bilan fourni par les autorités.
“Nous sommes sans ambiguïté du côté du pouvoir élu en Turquie”, a également déclaré John Kerry.
“Mais nous exhortons avec fermeté le gouvernement turc à maintenir le calme et la stabilité dans le pays”, a ajouté le secrétaire d’Etat américain, trois jours après la tentative d’une partie de l’armée de renverser le pouvoir.
“Nous appelons également le gouvernement turc à maintenir les normes les plus strictes (…) de l’Etat de droit. Nous allons bien sûr soutenir les efforts destinés à juger les putschistes mais nous mettons aussi en garde contre une justice qui irait bien au-delà de ça”, a-t-il encore dit.
John Kerry a par ailleurs affirmé que son pays ne procéderait pas à l’extradition du prédicateur turc Fethullah Gülen, en exil aux Etats-Unis, tant qu’Ankara ne fournirait pas de preuves de l’implication de cet adversaire du président Recep Tayyip Erdogan dans le coup d’Etat avorté.
Turquie-Yildirim accentue la pression sur les USA concernant Gülen
Le Premier ministre turc, Binali Yildirim, a intensifié lundi les pressions de la Turquie sur les Etats-Unis pour qu’ils extradent Fethullah Gülen, accusé par Ankara d’être la cheville ouvrière de la tentative de putsch militaire de la nuit de vendredi à samedi.
“Nous serions déçus que nos amis (américains) nous demandent de présenter des preuves, alors même que les membres de l’organisation d’assassins cherchent à faire tomber un gouvernement élu, sous la direction de cette personne”, a dit à l’issue du conseil des ministres Binali Yildirim, en faisant allusion à Gülen et à ses partisans en Turquie et à l’étranger.
“A ce stade, notre amitié pourrait même en souffrir”, a ajouté le chef du gouvernement.
A Bruxelles, le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, a déclaré que son pays ne procéderait pas à l’extradition de Fethullah Gülen tant qu’Ankara ne fournirait pas de preuves de l’implication de cet adversaire du président Recep Tayyip Erdogan dans le coup d’Etat avorté.
A Istanbul, le consulat général américain a dit lundi s’attendre à des manifestations à proximité du bâtiment et a conseillé aux ressortissants américains d’éviter le secteur.
Washington attend des preuves de la Turquie sur l’implication de Gülen dans la tentative de putsch
Interrogé sur la demande d’extradition de la Turquie concernant Fethullah Gülen, le Secrétaire d’Etat américain John Kerry a déclaré que la Turquie n’avait pas encore introduit une requête et que les autorités américaines aviseraient en fonction des preuves fournies par Ankara.
En déplacement au Luxembourg, le Secrétaire d’Etat américain John Kerry a indirectement répondu au Premier ministre turc Binali Yildirim qui avait déclaré qu’un pays ami ne saurait héberger Fethullah Gülen, l’imam turc vivant en Pennsylvanie depuis 1999 et présenté par le pouvoir turc comme l’instigateur du coup d’Etat perpétré dans la nuit de vendredi à samedi.
Kerry a indiqué que la Turquie n’avait pas encore introduit une demande d’extradition et que les autorités américaines attendaient des preuves pour répondre à cette demande. “Je m’attends à ce que des questions soient posées au sujet de ce dernier”, a-t-il ajouté.
Il a déclaré que Washington était disposé à coopérer avec la justice turque qui a lancé une enquête sur le putsch déjoué. Il s’est également entretenu avec son homologue turc, Mevlüt Cavusoglu.
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