L’ordre international ne doit pas reposer sur des règles non négociées

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Le mois de mai en Russie est traditionnellement marqué par la célébration de l’anniversaire de la Grande Victoire. La défaite de l’Allemagne nazie, à laquelle notre pays a apporté une contribution décisive avec le soutien de ses alliés, a permis de jeter les bases de l’ordre international d’après-guerre. Sa base juridique était la Charte des Nations unies, et l’Organisation mondiale elle-même, incarnant un véritable multilatéralisme, a acquis un rôle central et coordonnateur dans la politique mondiale.

par Sergueï Lavrov

Depuis presque 80 ans d’existence, l’ONU remplit la mission la plus importante confiée par ses fondateurs. Pendant plusieurs décennies, l’entente de base entre les cinq membres permanents du Conseil de sécurité concernant la primauté des objectifs et des principes de la Charte garantissait la sécurité mondiale. Ainsi, cela a créé les conditions pour une coopération véritablement multilatérale, régie par des normes internationales reconnues.

Le système onusien traverse actuellement une crise profonde. La cause première est la volonté de certains membres de l’Organisation de remplacer le droit international et la Charte des Nations unies par un « ordre fondé sur des règles ». Personne n’a vu ces « règles », qui n’ont pas fait l’objet de négociations internationales transparentes. Il est évident qu’elles sont inventées et appliquées dans le but de contrer les processus naturels de formation et de renforcement de nouveaux centres de développement indépendants, qui sont une manifestation objective du multilatéralisme.

De plus, nous voyons comment les nouveaux centres mondiaux tentent de freiner les mesures unilatérales illégitimes. Parmi celles-ci figurent : la fermeture de l’accès aux technologies modernes et aux services financiers, l’éviction des chaînes d’approvisionnement, la confiscation de biens, la destruction de l’infrastructure critique des concurrents et la manipulation des normes et procédures universellement acceptées. En conséquence, nous assistons à la fragmentation du commerce mondial, à la dégradation des mécanismes de marché, à la paralysie de l’OMC et à la transformation finale et sans dissimulation du FMI en un outil pour atteindre les objectifs des États-Unis et de leurs alliés, y compris des objectifs militaires. Dans une tentative désespérée de consolider leur domination en punissant les insoumis, les États-Unis ont détruit la mondialisation, qu’ils avaient longtemps louée comme le plus grand bienfait de toute l’humanité, au service d’un système économique mondial multilatéral.

Washington et le reste de l’Occident, qui lui obéit, appliquent leurs « règles » chaque fois qu’ils ont besoin de justifier des actions illégitimes contre ceux qui mènent leur politique conformément au droit international et refusent de suivre les intérêts égoïstes du « milliard doré ». Ceux qui sont en désaccord sont ajoutés aux listes noires selon le principe « qui n’est pas avec nous est contre nous. »

Depuis longtemps, il est devenu « inconfortable » pour les collègues occidentaux de négocier dans des formats universels tels que l’ONU. Pour justifier idéologiquement la politique visant à saper le multilatéralisme, l’opposition entre les « démocraties » et les « autocraties » a été introduite. En plus des « sommet pour la démocratie », dont la composition est déterminée par l’hégémon autoproclamé, d’autres « clubs d’élus » agissant en dehors de l’ONU sont créés.

Les « sommet pour la démocratie », « Alliance pour le multilatéralisme », « Partenariat mondial pour l’intelligence artificielle », « Coalition mondiale pour la liberté des médias », « Appel de Paris pour la confiance et la sécurité dans le cyberespace » et d’autres projets non inclusifs sont conçus pour saper les négociations sur les questions correspondantes sous l’égide de l’Organisation mondiale. Imposer des concepts et des solutions non consensuels bénéfiques pour l’Occident collectif. D’abord, ils s’entendent sur quelque chose en petit comité, puis présentent ces accords comme la « position de la communauté internationale ». Appelons les choses par leur nom : personne n’a autorisé la minorité occidentale à parler au nom de toute l’humanité. Il faut se comporter décemment et respecter tous les membres de la communauté internationale sans exception.

En imposant un « ordre fondé sur des règles », ses auteurs rejettent avec arrogance le principe clé de la Charte des Nations unies : l’égalité souveraine des États. La quintessence du « complexe d’exclusivité » est devenue la déclaration « fière » du chef de la diplomatie de l’Union européenne, Josep Borrell, selon laquelle « l’Europe est un jardin d’Éden, et le reste du monde est une jungle ». Je citerai également la déclaration conjointe de l’OTAN et de l’UE du 10 janvier, qui stipule que « l’Occident uni utilisera tous les outils économiques, financiers, politiques et militaires de l’OTAN et de l’UE pour protéger les intérêts de notre milliard. »

L’Occident collectif a l’intention de remodeler les processus multilatéraux à l’échelle régionale pour les adapter à ses propres besoins. Il n’y a pas si longtemps, les États-Unis appelaient à la résurrection de la doctrine Monroe et exigeaient des pays d’Amérique latine qu’ils limitent leurs liens avec la Fédération de Russie et la République populaire de Chine. Cette ligne s’est heurtée cependant à la détermination des pays de la région à renforcer leurs propres structures multilatérales, en particulier la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), et à défendre leur droit légitime de s’affirmer en tant que l’un des piliers d’un monde multipolaire. La Russie soutient pleinement ces aspirations justes.

Désormais, des forces significatives des États-Unis et de leurs alliés sont déployées pour saper le multilatéralisme dans la région Asie-Pacifique, où une architecture ouverte réussie de coopération économique et de sécurité se construisait autour de l’ANASE pendant des décennies. Ce système permettait de développer des approches consensuelles qui convenaient à la fois aux dix membres de l’ANASE et à leurs partenaires, dont la Russie, la Chine, les États-Unis, l’Inde, le Japon, l’Australie et la République de Corée, garantissant un véritable multilatéralisme inclusif. En mettant en avant ses stratégies indo-pacifiques, Washington a mis le cap sur l’effondrement de cette architecture établie.

Lors du sommet de l’an dernier à Madrid, l’OTAN, qui persuadait tout le monde de son « esprit pacifique » et du caractère exclusivement défensif de ses programmes militaires, a déclaré sa « responsabilité globale », ainsi que « l’indivisibilité de la sécurité » dans l’espace euro-atlantique et dans la région dite indo-pacifique. Autrement dit, la ligne de défense de l’OTAN se déplace maintenant vers les rives occidentales de l’océan Pacifique. Les approches de bloc qui sapent le multilatéralisme de l’ANASE se manifestent dans la création de l’alliance militaire AUKUS, dans laquelle on « pousse » Tokyo, Séoul et un certain nombre de pays de l’ANASE. Sous les auspices des États-Unis, on crée des mécanismes pour intervenir dans les questions de sécurité maritime visant à garantir les intérêts unilatéraux de l’Occident dans les eaux de la mer de Chine méridionale. Josep Borrell a promis d’envoyer des forces navales de l’UE dans cette région. Il n’est pas caché que le but des stratégies indo-pacifiques est de contenir la Chine et d’isoler la Russie. C’est ainsi que nos collègues occidentaux voient le « multilatéralisme efficace » dans la région Asie-Pacifique.

Après la dissolution de l’Organisation du Traité de Varsovie et le départ de l’Union soviétique de la scène politique, il y avait de l’espoir quant à la réalisation des principes d’un véritable multilatéralisme, sans lignes de démarcation dans l’espace euro-atlantique. Mais au lieu de libérer le potentiel de l’OSCE sur une base collective égale, les pays occidentaux ont non seulement conservé l’OTAN, mais contrairement à leurs promesses jurées, ont mis le cap sur une « absorption » effrontée de l’espace adjacent, y compris des territoires où des intérêts vitaux de Russie existaient toujours. Comme le déclarait alors le secrétaire d’État américain James Baker au président George H. W. Bush : « La principale menace pour l’OTAN est l’OSCE ». On a l’impression qu’aujourd’hui aussi bien l’ONU que les dispositions de sa Charte menacent les ambitions mondiales de Washington.

La Russie tentait patiemment de parvenir à des accords multilatéraux mutuellement bénéfiques sur la base du principe de l’indivisibilité de la sécurité, qui a été solennellement proclamé au plus haut niveau – dans les documents des sommets de l’OSCE en 1999 et 2010. Il y est écrit « noir sur blanc » que personne ne devrait renforcer sa sécurité au détriment de celle des autres et qu’aucun État, groupe d’États ou organisation ne peut revendiquer une responsabilité première dans le maintien de la paix et de la stabilité dans l’espace de l’OSCE, ni considérer une quelconque partie de cet espace comme relevant de sa sphère d’influence.

L’OTAN a « craché » sur ces engagements des présidents et premiers ministres de ses pays membres et a commencé à faire l’inverse déclarant son « droit » à tout arbitraire. Un exemple flagrant est le bombardement illégal de la Yougoslavie en 1999, y compris l’utilisation de munitions à l’uranium appauvri, qui a ensuite provoqué une recrudescence de cancers parmi les citoyens serbes et les militaires de l’OTAN. Joe Biden était alors sénateur et déclarait devant les caméras non sans fierté qu’il avait personnellement appelé au bombardement de Belgrade et à la destruction de tous les ponts sur la rivière Drina. Aujourd’hui, l’ambassadeur des États-Unis à Belgrade, Christopher Hill, par l’intermédiaire des médias, appelle les Serbes à « tourner la page » et à « cesser de s’offenser. »

Quant à « cesser de s’offenser », les États-Unis ont accumulé une riche expérience. Le Japon depuis longtemps garde le silence quant à savoir qui a bombardé Hiroshima et Nagasaki. Pas un mot à ce sujet dans les manuels scolaires. Récemment, lors d’une réunion du G7, le secrétaire d’État américain Antony Blinken déplorait pathétiquement la souffrance des victimes de ces attentats, mais n’a pas mentionné qui les avait organisés.

Ce sont les « règles ». Et personne n’ose contredire.

Depuis la Seconde Guerre mondiale, il y a eu des dizaines d’aventures militaires criminelles de Washington sans aucune tentative de s’assurer d’une légitimité multilatérale. Pourquoi faire, s’il y a des « règles » inconnues à personne ?

La honteuse invasion de l’Irak par la coalition dirigée par les États-Unis en 2003 a été menée en violation de la Charte des Nations unies. Tout comme l’agression contre la Libye en 2011. Le résultat est la destruction de structures étatiques, des centaines de milliers de morts, le débordement du terrorisme.

L’intervention américaine dans les affaires des États post-soviétiques était une violation flagrante de la Charte des Nations unies. Des « révolutions de couleur » ont été organisées en Géorgie et au Kirghizistan, un coup d’État sanglant à Kiev en février 2014. Dans la même lignée, des tentatives de prise de pouvoir par la force en Biélorussie en 2020.

Les Anglo-Saxons qui dirigent tout l’Occident, non seulement justifient toutes ces aventures criminelles, mais affichent également leur ligne de « promotion de la démocratie ». Mais toujours selon ses propres « règles » : Kosovo – reconnaître l’indépendance sans aucun référendum ; Crimée – ne pas reconnaître (bien qu’il y ait eu un référendum) ; ne touchez pas aux Falkland/Malvinas, après tout, il y a eu un référendum là-bas (comme l’a récemment déclaré le ministre britannique des Affaires étrangères, John Cleverly). C’est ridicule.

Afin de renoncer aux doubles standards, nous appelons chacun à se laisser guider par les accords de consensus convenus dans le cadre de la Déclaration des Nations unies de 1970 sur les principes du droit international qui reste en vigueur. Elle stipule clairement la nécessité de respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale des États qui « respectent le principe de l’égalité des droits et de l’autodétermination des peuples et ont des gouvernements représentant tous les peuples vivant sur ce territoire ». Il est évident pour tout observateur impartial que le régime nazi de Kiev ne peut en aucun cas être considéré comme représentant les habitants des territoires qui ont refusé d’accepter les résultats du coup d’État sanglant de février 2014 et contre lesquels les putschistes ont déclenché une guerre. Tout comme Pristina ne peut prétendre représenter les intérêts des Serbes du Kosovo, à qui l’UE a promis l’autonomie, tout comme Berlin et Paris ont promis un statut spécial au Donbass. Le résultat de ces promesses est bien connu.

Comme l’a noté le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, dans son allocution au « Deuxième Sommet pour la démocratie » le 29 mars 2023 : « La démocratie découle de la Charte des Nations unies. Ses premiers mots – nous les peuples – reflètent la source fondamentale du pouvoir légitime : le consentement de ceux qui sont gouvernés ». Le consentement. Je le souligne encore une fois.

Pour arrêter la guerre déclenchée à la suite d’un coup d’État dans l’est de l’Ukraine, des efforts multilatéraux ont été déployés dans l’intérêt d’un règlement pacifique, incarnés dans la résolution 2202 du Conseil de sécurité, qui a approuvé à l’unanimité les Accords de Minsk. Ces accords ont été foulés aux pieds par Kiev et ses patrons occidentaux, qui ont eux-mêmes récemment admis avec cynisme et même fièrement qu’ils n’avaient jamais eu l’intention de les respecter, mais qu’ils voulaient seulement gagner du temps pour fournir des armes à l’Ukraine contre la Russie. Ainsi, une violation de l’obligation multilatérale de tous les membres de l’ONU inscrite dans sa Charte, exigeant que tous les pays se conforment aux résolutions du Conseil de sécurité, a été publiquement proclamée.

Nos actions cohérentes pour prévenir la confrontation, y compris les propositions du président Vladimir Poutine de décembre 2021 visant à convenir de garanties multilatérales de sécurité mutuelle, ont été rejetées avec arrogance. Personne, nous a-t-on dit, ne peut empêcher l’OTAN d’accueillir l’Ukraine à bras ouverts.

Toutes les années après le coup d’État, malgré nos demandes insistantes, les superviseurs occidentaux du régime de Kiev n’empêchaient pas Piotr Porochenko, Volodymyr Zelensky, la Rada de détruire la langue russe, l’éducation, les médias, les traditions culturelles et religieuses russes en violation directe de la Constitution de l’Ukraine et des conventions universelles sur les droits des minorités nationales. Parallèlement, les autorités de Kiev, tant sur le plan législatif que dans la vie quotidienne, introduisaient la théorie et la pratique du nazisme. Sans gêne, ils organisaient de magnifiques marches aux flambeaux dans le centre de Kiev et d’autres villes sous les bannières des divisions SS. L’Occident gardait le silence et « se frottait les mains ». Ce qui se passait s’inscrivait parfaitement dans les plans des États-Unis d’utiliser le régime franchement raciste qu’ils nourrissaient pour affaiblir la Russie conformément à la stratégie d’élimination des concurrents, de saper tout scénario impliquant l’établissement d’un régime équitable multilatéral dans les affaires mondiales.

Aujourd’hui, tout le monde comprend, même si tout le monde n’en parle pas à haute voix, qu’il ne s’agit pas du tout de l’Ukraine, mais de la façon dont les relations internationales continueront à se construire : par la formation d’un consensus stable basé sur un équilibre des intérêts ou par une promotion agressive et explosive de l’hégémonie. Il est impossible d’envisager la « question ukrainienne » séparément du contexte géopolitique. Je le répète : le multilatéralisme suppose le respect de la Charte des Nations unies dans toute l’interdépendance de ses principes. La Russie a clairement expliqué les objectifs qu’elle poursuit dans le cadre de l’opération militaire spéciale : éliminer les menaces à la sécurité nationale créées par l’OTAN depuis des années directement à nos frontières et protéger les gens privés de leurs droits proclamés par les conventions multilatérales. Les protéger des menaces directes d’extermination et d’expulsion des territoires où vivaient leurs ancêtres pendant des siècles, déclarées publiquement par le régime de Kiev. Nous avons honnêtement dit pourquoi et pour qui nous nous battons.

Sur fond d’hystérie attisée par les États-Unis et l’Union européenne, je voudrais demander : que faisaient Washington et l’OTAN en Yougoslavie, en Irak, en Libye ? Y avait-il des menaces à leur sécurité, leur culture, leur religion, leurs langues ? Par quelles normes multilatérales étaient-ils guidés, déclarant l’indépendance du Kosovo en violation des principes de l’OSCE, détruisant les États stables et économiquement prospères d’Irak et de Libye, situés à 10 000 kilomètres des côtes américaines ?

Le système multilatéral était menacé par les tentatives éhontées des États occidentaux de mettre au pas les secrétariats de l’ONU et d’autres institutions internationales. Il y avait toujours un déséquilibre quantitatif en faveur de l’Occident, mais jusqu’à récemment, le secrétariat s’efforçait de garder la neutralité. Aujourd’hui, ce déséquilibre est devenu chronique et le personnel de secrétariat s’autorise de plus en plus un comportement politiquement inapproprié pour les responsables internationaux. Le secrétaire général Antonio Guterres est obligé de veiller à ce que tous ses employés respectent les exigences d’impartialité conformément à l’article 100 de la Charte des Nations unies. La direction du secrétariat devrait être guidée par la nécessité de suggérer aux pays membres des moyens de trouver un consensus, un équilibre des intérêts, et non de jouer avec les concepts néolibéraux. Sinon, au lieu d’un agenda multilatéral, il y aura un approfondissement de la fracture entre le « milliard d’or » et la majorité internationale.

Lorsqu’on parle de multilatéralisme on ne peut se limiter au contexte international, tout comme on ne peut ignorer ce contexte international lorsqu’on parle de démocratie. Il ne devrait pas y avoir de doubles standards. Tant le multilatéralisme que la démocratie doivent être respectés tant au sein des États que dans leurs relations mutuelles. Tout le monde est au courant que l’Occident, imposant sa conception de la démocratie aux autres, ne veut pas une démocratisation des relations internationales fondée sur le respect de l’égalité souveraine des États. Mais maintenant en promouvant ses « règles » sur la scène internationale, il « étouffe » également le multilatéralisme et la démocratie chez lui, utilisant des outils de plus en plus répressifs pour réprimer toute dissidence – tout comme le fait le régime criminel de Kiev avec le soutien de ses « maîtres » – les États-Unis et leurs alliés.

Aujourd’hui, comme pendant les années de la guerre froide, l’humanité s’est approchée d’une ligne dangereuse, et peut-être même plus dangereuse. La situation est aggravée par la perte de confiance dans le multilatéralisme, quand l’agression financière et économique de l’Occident détruit les bénéfices de la mondialisation, quand Washington et ses alliés renoncent à la diplomatie et exigent un bras de fer « sur le champ de bataille ». Tout cela se passe dans les murs de l’ONU, créée pour prévenir les horreurs de la guerre. Les voix des forces responsables et sensées, les appels à faire preuve de sagesse politique, à raviver la culture du dialogue sont étouffées par ceux qui ont pris le parti de saper les principes fondamentaux de la communication interétatique. Nous devons tous revenir aux origines – le respect des objectifs et principes de la Charte des Nations unies dans toute leur diversité et toute leur interconnexion.

De toute évidence, le véritable multilatéralisme au stade actuel exige l’adaptation de l’ONU aux tendances objectives de la formation d’une architecture multipolaire des relations internationales. Il est nécessaire d’accélérer la réforme du Conseil de sécurité en y élargissant la représentation des pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine. La surreprésentation exorbitante actuelle de l’Occident dans cet organe principal de l’ONU sape le principe du multilatéralisme.

À l’initiative du Venezuela, le Groupe des amis pour la défense de la Charte des Nations unies a été créé. Le moment est venu pour tous les États qui respectent la Charte d’y adhérer. Il est également important d’utiliser le potentiel constructif des BRICS et de l’OCS. L’Union économique eurasiatique (UEE), la CEI et l’OTSC sont prêtes à y contribuer. Nous sommes favorables à l’utilisation du potentiel des associations régionales des pays du Sud global. Le G20 peut également jouer un rôle utile dans le maintien du multilatéralisme si les participants occidentaux cessent de détourner l’attention de leurs collègues des questions actuelles de son ordre du jour dans l’espoir d’étouffer leur responsabilité dans l’accumulation des phénomènes de crise dans l’économie mondiale.

Il est de notre devoir commun de préserver l’ONU en tant qu’exemple durement acquis de multilatéralisme et de coordination de la politique mondiale. La clé du succès est de travailler ensemble, en renonçant aux prétentions à l’exclusivité de qui que ce soit et, je le répète une fois de plus, au respect de l’égalité souveraine des États. C’est ce que nous avons tous signé lorsque nous avons ratifié la Charte des Nations unies.

En 2021, le président russe Vladimir Poutine a proposé de convoquer un sommet des membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU. Les dirigeants de la Chine et de la France ont soutenu cette initiative, mais, malheureusement, elle n’a pas été mise en œuvre. Ce sujet est directement lié au multilatéralisme : non pas parce que les cinq puissances ont certains privilèges sur les autres, mais précisément en raison de leur responsabilité particulière en vertu de la Charte des Nations unies pour le maintien de la paix et de la sécurité internationales. C’est ce qu’exigent aujourd’hui les impératifs du système de l’ONU.

La préoccupation de la situation actuelle se fait de plus en plus forte dans les nombreuses initiatives des pays du Sud global : de l’Asie de l’Est et du Sud-Est, du monde arabe et musulman, à l’Afrique et à l’Amérique latine. Nous apprécions leur désir sincère d’assurer le règlement de tous les problèmes contemporains par un travail collectif honnête visant à s’accorder sur un équilibre des intérêts fondé sur l’égalité souveraine des États et l’indivisibilité de la sécurité. Nous continuerons à développer une coopération fructueuse avec eux au nom de l’amélioration de la situation dans le monde, en construisant une communication interétatique sur les principes du véritable multilatéralisme, du droit international, de la vérité et de la justice.

source : Telegra.ph

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1 commentaire

  1. Pour cacher la Faillite du Mali, les Maliens préfèrent passer leur temps à vomir sur la France. Mais les Français conçoivent des avions, des voitures, des réacteurs nucléaire, des fusées, des robots, des trains, des paquebots, des sous-marins, des IRM, des micro-processeurs, etc….; alors que les Maliens ne savent absolument rien faire, même pas fabriquer une fourchette, c’est donc plus facile de passer ses journées à vomir sur les Français. dans mille ans le Mali sera toujours un grand “RIEN”.

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