Le Mali traverse actuellement une grave crise politique et sécuritaire, et c’est pourquoi, le Président malien, Ibrahim Boubacar Keita, a reçu, discrètement, le 25 juillet 2020, des responsables du Rassemblement pour le Mali (RPM – parti au pouvoir), afin de discuter avec eux de la crise qui sévit dans ce pays sahélien.
Au cours de ces entretiens, le Chef de l’Etat malien a demandé aux dirigeants de son parti de demander aux députés « mal élus » du RPM, y compris le Président de l’Assemblée Nationale, de rendre leur tablier pour faciliter la sortie de crise.
Les responsables algériens, comme ils ont coutume de le faire, se sont, une nouvelle fois, immiscés dans le très compliqué écheveau malien.
Qu’est-ce qui fait courir Alger au Mali ? Tout simplement la profondeur stratégique que représente ce pays, ses richesses pétrolières, gazières et minières situées près de la frontière algérienne.
Fidèle à sa doctrine d’ingérence régionale. le régime algérien vient d’envoyer à Bamako du matériel anti-émeute afin qu’il puisse faire face aux manifestations qui secouent le Mali.
Ce matériel imposant est, pour l’essentiel, constitué de fusils à pompes, de bombes à gaz lacrymogènes, de grenades assourdissantes, de bâtons de contrôle de foule, de boucliers, de casques ainsi que des masques à gaz.
Face à cette nouvelle intervention algérienne dans les affaires internes du Mali, le « Mouvement du 5 juin-Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP) » a transmis une lettre de vive protestation aux dirigeants algériens dans laquelle il critique avec force le comportement algérien.
Le digne peuple malien aurait davantage besoin d’aides sanitaires en cette période de pandémie de la COVID-19 que de ce « cadeau » algérien dont il se passerait bien. Mais que peut-on espérer d’un régime kaki !
Farid Mnebhi.