L’attentat s’est produit dans le “complexe des Tribunaux”, un bâtiment du centre-ville -regroupant les institutions judiciaire de Misrata- sous contrôle de puissantes milices ayant aidé le gouvernement reconnu internationalement à chasser en 2016 l’EI de Syrte, son principal fief en Libye.
L’attentat a coïncidé avec l’arrivée de détenus jihadistes au complexe, où ils devaient être présentés au Parquet, a rapporté l’agence de presse libyenne Lana.
“Un groupe de trois hommes appartenant à l’EI ont commis un attentat suicide contre le complexe des Tribunaux à Misrata, tuant quatre personnes”, a dit à l’AFP le général Mohammad Al-Ghassri, porte-parole des forces du gouvernement d’union nationale (GNA).
Les trois hommes sont sortis du véhicule, un premier a réussi à entrer dans le bâtiment où il s’est fait exploser, a-t-il précisé. “Nous avons abattu le second et arrêté le troisième”.
Revendiqué par l’EI dans un message diffusé par son organe de propagande Amaq, l’attentat a également fait 39 blessés, a indiqué dans un dernier bilan l’hôpital central de Misrata, ajoutant que le pronostic vital était engagé pour l’un d’eux.
Selon les forces pro-GNA, un échange de tirs a opposé durant une vingtaine de minutes, après l’explosion, les forces de sécurité à des jihadistes.
Les milices de Misrata, ville située à 200 kilomètres à l’est de Tripoli, sont les mieux armées du pays. Elles disposent notamment d’avions MiG et d’hélicoptères d’attaque.
Le nouvel émissaire de l’ONU pour la Libye, Ghassan Salamé, qui se trouve depuis mardi dans le pays, a condamné l’attentat et présenté ses condoléances aux victimes.
“Les attaques contre des civils, y compris des employés d’institutions judiciaires, sont une violation des droits de l’Homme et des lois internationales”, a-t-il ajouté, cité par la Mission onusienne.
La Libye est plongée dans le chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011. Deux autorités se disputent aujourd’hui le pouvoir: d’un côté, le GNA reconnu par la communauté internationale et basé à Tripoli; de l’autre, une autorité exerçant son pouvoir dans l’est du pays, avec le soutien du puissant et controversé maréchal Khalifa Haftar.
L’EI avait profité du chaos pour s’implanter à Syrte en juin 2015. Le GNA, aidé des milices de Misrata principalement et avec le soutien aérien de l’armée américaine, a repris cette ville en décembre 2016.
(©AFP / 04 octobre 2017 15h31)